La société civile, clé de voûte de la justice internationale

16.07.2018 ( Modifié le : 19.12.2018 )

Un op-ed de Philip Grant

Nous célébrons aujourd’hui les 20 ans de l’adoption du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI). Cette institution fait l’objet d’une large médiatisation dans le monde entier, pourtant son action prend sa source dans un processus beaucoup plus discret :  tout commence par des individus inconnus mais déterminés à faire bouger les lignes. En ce jour anniversaire, célébrons le rôle de la société civile pour la justice internationale !

Étant au plus près du terrain, les ONG sont souvent les premières à dénoncer les crimes internationaux et à recueillir les témoignages des survivants. Sans leur aide, rares sont les victimes qui pourraient se saisir des juridictions compétentes – par manque d’information, de ressources ou par peur de représailles. Ces organisations de la société civile sont donc les yeux et les oreilles des pouvoirs judiciaires, grâce auxquelles les crimes sont dénoncés et les premières preuves récoltées, les victimes défendues et les autorités tenues pour responsables.

Une fois les procédures initiées, les ONG conservent encore un rôle fondamental dans l’information et la représentation des victimes, à fortiori quand les cours sont éloignées, géographiquement ou culturellement, des lieux du crime.

 

Derrière les décisions, des années de lutte

Dans des contextes très tendus, au Burundi comme en RDC ou au Mexique, les ONG sont en première ligne de la défense des droits humains – avec tous les risques sécuritaires que cela comprend. Plusieurs exemples ces derniers mois ont montré à quel point la collaboration entre organisations était cruciale pour rendre enfin justice aux victimes.

Dans des pays où les conflits sont terminés depuis longtemps, comme au Népal ou en Bosnie-Herzégovine, les ONG sont souvent les seules à continuer de soutenir les victimes. Face à des autorités souvent inertes, elles luttent contre l’amnésie et l’indifférence.

Rappelons enfin que la société civile est à l’origine de la première juridiction pénale permanente. La Coalition pour la Cour pénale internationale regroupe des milliers d’organisations qui luttent ensemble pour la ratification universelle du Statut de Rome et l’intégration des disposition du Statut dans le droit national des États déjà membres. Ces ONG aident également la Cour dans la collecte de preuves et veillent à ce que les victimes et témoins restent informés des procédures et de leurs droits.

 

Derrière les ONG, des individus déterminés

Mais nous pouvons aller encore plus loin : les organisations non gouvernementales sont elles-mêmes constituées d’individus. Des personnes ordinaires dont le pouvoir d’action ne découle pas d’une position d’influence, mais de leur conviction que chacun peut être acteur de changement.

La justice ne viendra pas d’en haut mais de nos efforts individuels et collectifs, ici et maintenant. Et nous pouvons tous, à notre niveau et avec nos capacités, y contribuer.

 

Vous aussi, agissez dès maintenant !

 

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