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nouvelles victimes soutenues

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nouvelles affaires au niveau international

48

praticiens du droit formés

276’460

budget annuel (CHF)

La crise politique n’a pas interrompu les activités de TRIAL International, qui fait partie des rares organisations encore actives sur le terrain. Elle a ainsi joué un rôle crucial pour alerter les organes internationaux sur les souffrances des victimes.

Référendum biaisé et condamnation internationale

Le 17 mai 2018, la population burundaise a voté en faveur de réformes constitutionnelles permettant notamment au président, Pierre Nkurunziza, de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034. Un résultat sans surprise, puisque toutes les voix dissidentes ont été étouffées avant le scrutin.

Lire : Le référendum a eu lieu entre terreur et répression

Dans son dernier rapport, la Commission d’enquête des Nations Unies sur le Burundi a établi que des violations des droits humains de grande ampleur étaient encore perpétrées dans le pays en 2018. Les cas documentés d’exécution extrajudiciaire, de disparition forcée, de détention arbitraire, de torture et de violences sexuelles pourraient constituer des crimes contre l’humanité.

Lire : Quatre questions pour comprendre les conclusions de la Commission d’enquête

Le repli du Burundi sur lui-même ne décourage pas TRIAL International

La présence déjà limitée de la communauté internationale au Burundi s’est réduite encore davantage tout au long de l’année. Les autorités nationales ont ordonné la fermeture de l’antenne locale du Haut-Commissariat aux droits de l’homme et suspendu les activités de presque toutes les ONG dans le pays.

Lire : Des ONG dénoncent « une campagne de terreur »

N’étant pas enregistrée comme une organisation burundaise, TRIAL International est l’une des rares ONG internationales à avoir pu poursuivre ses activités en 2018. Elle a néanmoins transféré ses formations vers les pays voisins et renforcé les mesures de protection pour les participants. Le climat de peur a également rendu plus difficile la dénonciation d’abus par les victimes.

Lire : Un membre de l’opposition politique craint pour sa sécurité

Documenter les crimes actuels dans l’espoir d’une justice dans le futur

Si la situation actuelle complique les poursuites des plus hauts responsables, la documentation rigoureuse et méthodique des violations reste le seul moyen pour  les victimes d’obtenir justice dans le futur, que ce soit devant les instances nationales ou internationales. Alors que bon nombre d’ONG internationales se retirent du Burundi, TRIAL International continue d’assurer le lien essentiel entre les victimes sur place et les organes internationaux.

Lire : Quand les instances internationales rendent enfin justice

Les violences sexuelles en particulier restent très peu dénoncées et documentées. Sur la base de sa mission menée fin 2017 sur le terrain, le personnel de TRIAL a présenté des rapports précis à divers organes internationaux qui surveillent la situation au Burundi, ainsi qu’à des spécialistes des questions de violences sexuelles et liées au genre.

Lire : Violences sexuelles, la face cachée de la crise burundaise

Capitaliser sur les capacités locales

Dans le cadre de sa stratégie de renforcement de l’autonomie locale, TRIAL International a entraîné deux avocats, qu’elle avait déjà formés, à la formation de leurs pairs. Le nombre de formateurs sur place s’élève donc à trois, ce qui leur permet une présence physique et un suivi optimal des apprenants.

Par ailleurs, le renforcement des capacités locales a pris une tournure régionale en 2018, avec la première formation conjointe de à destination d’avocats burundais, congolais et rwandais.

Ce projet, mené en partenariat avec l’Association des Barreaux des Pays des Grands Lacs, a amorcé la nouvelle stratégie transfrontalière de TRIAL International dans la région des Grands Lacs africains, dans le but de systématiser son soutien et d’améliorer la coopération horizontale entre professionnels.

Lire : La première formation transfrontalière dans les Grands Lacs amorce une stratégie régionale