Newsletter - Mai 2016

 

BURUNDI

La CPI ouvre un examen préliminaire

 

 

Une année après le début des violences et après plusieurs rapports dénonçant de graves violations des droits humains, la Cour pénale internationale (CPI) a ouvert un examen préliminaire sur la situation au Burundi.

 

Depuis le début des tensions entre les partisans de l’actuel président et ses opposants en avril 2015, la CPI a été informée de nombreuses violations des droits humains, notamment d’actes de torture, de violences sexuelles et de disparitions forcées.

 

Suite à ces rapports inquiétants, le Procureur de la CPI, Fatou Bensouda, a annoncé l’ouverture d’un examen préliminaire au Burundi. Les renseignements ainsi réunis permettront d’établir si l’ouverture d’une enquête à la CPI est justifiée.

 

TRIAL salue cette décision importante pour le combat contre l’impunité au Burundi. L’organisation est en contact avec la CPI et reste à sa disposition pour toute coopération ultérieure.

 

Voir la vidéo de l’annonce (en anglais)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

BOSNIE-HERZÉGOVINE

24 ans après la guerre

 

 

 

Le 5 avril, la Bosnie-Herzégovine (BH) a commémoré l’anniversaire du début de la guerre – une guerre qui a coûté la vie à plus de 100 000 personnes et vu les pires atrocités commises sur le sol européen depuis la Seconde Guerre Mondiale.

 

24 ans plus tard, le chemin vers la pacification est encore long. Les jugements récents de Karadzic et de Seselj au TPIY ont prouvé que la rhétorique nationaliste est encore bien vivante. La Serbie et la Republika Srpska ont ainsi été témoin d’importantes manifestations de soutien aux deux politiciens.

 

Les signes d’espoir sont toutefois indéniables : la récente extradition par la France du criminel de guerre présumé Radomir Susnjar, résultant d’une coopération judiciaire très efficace, a envoyé un message fort contre l’impunité. Elle a prouvé la difficulté croissante pour les criminels d’échapper à la justice, peu importe où ils se trouvent.

 

Lancé en 2007, le programme de TRIAL en BH a facilité l’accès à la justice à de nombreux survivants, notamment en les représentant devant les juridictions nationales et internationales. TRIAL mène également des campagnes de sensibilisation afin d’améliorer la situation des victimes.

RDC

Une affaire de viol soumise à la Commission africaine

 

 

Mme Julie a été victime de violences sexuelles aux mains d’un officier de l’armée congolaise. Comme souvent lorsque des hauts gradés sont inculpés, la justice est restée sourde aux plaintes de la victime. Le mois dernier, TRIAL a porté l’affaire devant la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples.

 

Décembre 2014, un village pauvre du Sud Kivu. Mme Julie (nom d’emprunt) est invitée chez une voisine, prétendument pour y acheter un tissu. A son arrivée, un lieutenant-colonel de l’armée congolaise  l’attrape de force et la viole.

 

Ce jour-là, la vie de Mme Julie a basculé. Enceinte, répudiée par son mari, stigmatisée par sa communauté, elle a été contrainte de fuir son village. Sans moyens de subsistance et isolée, elle vit aujourd’hui dans la plus grande précarité avec son bébé issu du viol.

 

Malgré les preuves, la plainte de Mme Julie n’a jamais fait l’objet d’une enquête appropriée. En effet, le commandement militaire exerce de fortes pressions sur les autorités compétentes, décourageant la poursuite de membres de l’armée et alimentant ainsi le cycle de l’impunité.

 

Face à cette situation inacceptable, TRIAL a déposé une plainte au nom de Mme Julie devant la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. Ensemble, ils demandent que la RDC reconnaisse ces crimes et apporte rapidement justice et réparation à la victime.

 

 

RDC

Les victimes de violences sexuelles attendent toujours 

 

 

« Aucune réparation monétaire n’a jamais été payée dans des affaires de viol au Congo – jamais. » Ce constat de Slate.fr n’est malheureusement pas surprenant : l’impunité pour les violences sexuelles reste la norme dans ce pays meurtri par les conflits.

 

Seule une faible proportion de victimes de violences sexuelles obtient l’ouverture d’une enquête et la condamnation de son agresseur. Encore plus rares sont celles qui se voient accorder des réparations.

 

Mais même ces dernières n’obtiennent jamais leur dû, en raison d’une procédure complexe et coûteuse et d’un manque évident de volonté politique. Ces compensations sont pourtant cruciales pour les victimes, souvent stigmatisées et rejetées par la société suite à leur agression.

 

TRIAL a pris ce problème à bras-le-corps dans une affaire de viols de masse. Depuis des mois, elle exerce une pression constante sur les autorités congolaises afin que le jugement soit appliqué et que les victimes obtiennent enfin ce qui leur revient de droit.

 

 

NÉPAL

Le courageux combat de Mme Katwal

 

 

En 2001, Chakra Bahadur Katwal a été convoqué par la police pour un interrogatoire. Le lendemain, il a disparu et n’a plus jamais été revu. Dans le cadre de sa campagne Real Rights Now, TRIAL soutient sa femme dans son infatigable quête de justice.

 

Après la disparition de son mari, on attendait de Yuba Katwal qu’elle exécute les rituels traditionnels de veuvage. Dans un geste courageux pour exiger justice, elle a refusé de porter le deuil jusqu’à ce que lumière soit faite sur la disparition de son mari – provoquant son exclusion de la communauté, et celle de ses enfants.

 

Malgré la décision du Comité des droits de l’homme des Nations Unies (CDH) qui a reconnu le Népal  coupable de la torture et de la disparition forcée de M. Katwal, les autorités nationales n’ont rien fait pour élucider l’affaire, encore moins poursuivi les auteurs et versé des réparations à la famille Katwal.

 

Sans se décourager pour autant, Mme Katwal s’est jointe à la campagne Real Rights Now de TRIAL : « Mes enfants ont besoin de savoir ce qui est arrivé à leur père. (…) Je continuerai à me battre jusqu’à mon dernier souffle ».

 

Regardez son témoignage ici (sous-titres en anglais)

 

 

 

 

 

 

 

 

VIE DE L'ORGANISATION 

Assemblée générale 2016

 

 

 

L’Assemblée générale de TRIAL s’est tenue à Genève le 28 avril. Moment fort de la vie de l’organisation, elle a notamment été l’occasion de présenter aux membres sa nouvelle identité visuelle.

 

Les membres de TRIAL ont élu Laurent Sauveur comme nouveau membre du Comité. Ancien directeur de la communication et de la collecte de fonds chez Médecins sans Frontières, il connaît et soutient TRIAL depuis plusieurs années.

 

L’ensemble des membres ont accueilli avec enthousiasme la nouvelle identité visuelle, le nouveau logo et le nouveau nom de TRIAL. Ceux-ci seront révélés au public début juin – notamment dans la prochaine newsletter !
 

Enfin, les comptes 2015 et le budget 2016 – d’environ 2 millions de francs suisse – ont été approuvés à l’unanimité.

 

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