Contexte

Plusieurs décennies après la chute du régime franquiste, de nombreux crimes de cette époque restent impunis. La loi d’amnistie de 1977 empêche toujours les victimes et leurs proches d’accéder à la justice au niveau national. TRIAL International a concentré son action sur les disparitions forcées, un crime largement utilisé pendant et après la guerre civile par les forces franquistes.

La guerre civile espagnole (1936-1939) a opposé les Républicains aux Conservateurs nationalistes. Après la victoire de ces derniers, le « Généralissime » Franco a gouverné d’une main de fer pendant près de quatre décennies. Pendant et après la guerre, les opposant·e·s politiques, les intellectuel·le·s, les étudiant·e·s et autres dissident·e·s ont été les victimes de violations massives des droits humains.

Les disparitions forcées étaient une pratique systématique des loyalistes de Franco. Les femmes, ainsi que d’autres groupes, étaient particulièrement exposées à cette violence, soit pour étouffer leur propre activisme, soit en représailles des opinions politiques de leurs proches.

Que fait TRIAL International sur l’Espagne ?

Depuis 2013, TRIAL a dénoncé les pratiques de l’Espagne. Cette année-là, l’organisation a publié un rapport aux Nations Unies pointant les lacunes des lois espagnoles sur les disparitions forcées. Il s’agissait du tout premier rapport sur ce type de crime concernant l’Espagne, et les experts de l’ONU ont repris la plupart des recommandations de TRIAL dans leurs conclusions.

En 2019, TRIAL International a également soumis au Comité des droits de l’homme des Nations Unies – en partenariat avec l’ONG Women’s Link Worldwidela première plainte contre l’Espagne. Celle-ci a été déposée au nom de la fille et la petite-fille de deux victimes de disparitions forcées. Antonio Alomar Mas et Margalida Jaume Vandrel ont été emmenés par la police militaire franquiste en 1936. Depuis lors, l’Espagne n’a pas fait assez pour faire la lumière sur leur disparition.