TRIAL International et le FOCODE s’unissent pour dénoncer, dans un rapport à l’intention du Groupe de travail sur les disparitions forcées des Nations unies (GTDFI), l’étendue et la récurrence de ces crimes commis en toute impunité au Burundi.

 

Une situation invivable pour les habitants

 Le climat de tension et d’insécurité qui règne au Burundi est tel que le simple fait d’habiter dans des zones actives de l’opposition et « anti-troisième mandat* », telle que certains quartiers de Bujumbura, donne lieu à des « arrestations » qui prennent souvent des allures de kidnapping.

Le glaive du parti au pouvoir semble tomber sur quiconque osera le défier : de nombreux cas de disparitions forcées concernent des activistes (réels ou présumés), des opposants politiques ou des membres des anciennes Forces armées burundaises (ex-FAB). Sans parler des journalistes et défenseurs des droits humains, systématiquement opprimés depuis 2015.

 

Des crimes contre l’humanité ?

Dans leur rapport, TRIAL International et le FOCODE démontrent que ces disparitions forcées sont commises sur l’ensemble du territoire, et suivent le même schéma. Des violations « généralisées », « systématiques » et lancées « contre toute population civile », qui pourraient donc équivaloir à des crimes contre l’humanité.

« On discerne des méthodes et des typologies de victimes communes dans les cas de disparition forcée au Burundi » relate Me Janvier Bigirimana, Secrétaire général du FOCODE. « De plus, la complaisance des autorités donne carte blanche aux auteurs de ces crimes. »

Le rapport souligne que ces exactions sont majoritairement commises par des agents de l’Etat, et par les Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti au pouvoir**.

 

Vers une enquête de la CPI ?

 La reconnaissance par le GTDFI de l’existence d’une pratique de disparitions forcées constituant des crimes contre l’humanité pourrait l’amener à solliciter la Cour pénale internationale (CPI) à ouvrir une enquête. Le mois dernier, la Commission d’enquête sur le Burundi des Nations unies a également émis des recommandations dans ce sens.

De même, l’absence totale de poursuite satisferait le critère de complémentarité nécessaire à l’ouverture d’une enquête par la CPI.

« De plus en plus d’acteurs appellent à l’ouverture d’une enquête au Burundi. A quelques semaines du retrait du pays du Statut de Rome, nous espérons que notre rapport apportera sa pierre à l’édifice » conclut Pamela Capizzi, responsable du programme Burundi à TRIAL International. « Les victimes ont placé leurs espoirs dans la communauté internationale : nous nous devons de ne pas les décevoir. »

 

* La contestation contre l’actuel président Pierre Nkurunziza est née alors qu’il entamait un troisième mandat, interdit par la Constitution burundaise.
**Qualifiés de « milice » dans un rapport publié par l’ONU, ces jeunes se seraient imposés comme « le principal outil de répression du pouvoir ».

Que le Mexique soit aux prises d’une grave crise des droits humains est de notoriété publique. Mais un groupe de victimes est encore trop souvent ignoré : les enfants. Aujourd’hui, TRIAL International et une coalition d’ONG locales dénoncent leur situation au Groupe de travail sur les disparitions forcée ou involontaires (GTDFI).

 

Plus de 5 500 enfants et adolescents âgés de 0 à 17 ans ont été victimes de disparitions forcées au Mexique depuis 2006. Ils représentent 18% du nombre officiel de disparus. Un pourcentage impressionnant, mais qui pourrait être encore bien en-deçà de la réalité.

Ce chiffre couvre des situations très variées : les migrants mineurs qui transitent par le Mexique pour rejoindre les Etats-Unis ; et les disparitions commises par les acteurs étatiques comme non-étatiques. « Mais même quand les acteurs non-étatiques sont responsables, on ne peut jamais exclure une implication directe ou indirecte des agents de l’Etat qui jouissent d’une impunité quasi-totale », pondère Gabriella Citroni, Conseillère juridique principale chez TRIAL International et experte sur les disparitions forcées.

Au-delà des milliers de victimes directes, d’innombrables autres mineurs sont des victimes secondaires des disparitions forcées. En effet, ceux dont les proches ont été disparus voient leur quotidien gravement et durablement affecté.

 

Des besoins spécifiques qui appellent des mesures différenciées

Les droits fondamentaux des mineurs dont les proches sont disparus sont souvent violés. Quand ces personnes disparues assuraient la subsistance de la famille, les mineurs se voient souvent obligés de les remplacer : ils abandonnent alors l’école pour trouver du travail. Leurs droits d’accéder à l’éducation, mais aussi à la santé, à la sécurité sociale et à la propriété sont donc impactés.

Plus de la moitié des victimes mineurs (59%) sont des filles. Des rôles de genre, ancrés dans l’histoire et la tradition, les exposent davantage que les garçons. Elles sont donc nombreuses à quitter l’école pour assumer des responsabilités parentales. Leur vulnérabilité appelle des mesures spécifiques, or les politiques actuelles du Mexique n’incluent aucune composante de genre.

Pour éviter toute forme de re-victimisation, le Mexique doit garantir aux mineurs un accès rapide et complet à des réparations et à une assistance sociale. Ces réparations doivent inclure l’accès la santé, à l’alimentation et à l’éducation, pour éviter que la subsistance des familles repose sur les épaules de ces mineurs. Ces derniers sont également exposés à l’isolement social et à des souffrances psychologiques : le soutien psycho-social est donc également essentiel.

 

Des politiques insuffisantes et inopérantes

Aujourd’hui, le Mexique ne dispose d’aucune politique publique qui protège efficacement les mineurs victimes de disparitions forcées. Deux programmes d’alerte et de recherche existent, mais ils sont rarement utilisés et leur activation est trop complexe.

« Par exemple, l’alerte ne peut être activée que si un risque grave et imminent lié à la disparition de l’enfant peut être prouvé », explique Gabriella Citroni. « Les autorités considèrent souvent que ce critère n’est pas rempli, sans tenir compte de la violence généralisée dans le pays. »

Dans leur rapport au Groupe de travail contre les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI), TRIAL International et ses partenaires recommandent notamment la simplification de ces procédures, pour que les recherches des disparus puissent être lancées le plus rapidement possible.

Lire le résumé exécutif (en anglais)
Lire le rapport au GTDFI (en espagnol)

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Quatre représentants d’ONG burundaises étaient de passage à Genève. Pour TRIAL International, Pierre-Claver MBONIMPA (Président de l’APRODH), Me Armel NIYONGERE (Président de l’ACAT-Burundi et Directeur de SOS-Torture Burundi), Me Janvier BIGIRIMANA (Secrétaire général du FOCODE) et Gordien NIYUNGEKO (Secrétaire exécutif du FOCODE) ont fait le point sur une situation bien sombre de leur pays.

C’est un plaisir d’être à Genève et de rencontrer personnellement nos partenaires, dont TRIAL International. Nous sommes en Suisse pour faire part au Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires de la situation alarmante au Burundi, notamment des cas documentés par nos organisations. Mais les rencontres avec d’autres acteurs-clés de la communauté internationale sont tout aussi importantes : nous avons besoin de partenaires et d’interlocuteurs institutionnels pour relayer notre lutte.

Nous sommes très satisfaits qu’une Commission d’enquête ait été constituée par les Nations Unies. Son existence prouve l’existence d’un problème de fond que les autorités burundaises s’obstinent à nier.

Le refus de notre gouvernement de coopérer avec la communauté internationale est un aveu de faiblesse et de leur manque d’arguments. Cela prouve aussi que les dirigeants craignent les conséquences de leurs actes !

 

Des conditions difficiles

Aujourd’hui, nous vivons tous en exil. Les premiers mois de la crise, nous restions sur place pour dénoncer les abus. Mais en tant que figures connues de de la société civile, nous étions dans la ligne de mire du gouvernement. L’étau se resserrait et nous avons dû fuir avec nos familles.

De nombreux défenseurs des droits humains vivent encore au Burundi. Ils sont moins clairement identifiés par le gouvernement, mais restent très exposés. Nous sommes en contact quotidien avec eux, notamment via WhatsApp et d’autres réseaux sociaux.

En tant qu’exilés, notre rôle est d’amasser des preuves et de témoigner. Comme nous sommes hors du pays, nous pouvons voyager librement pour alerter la communauté internationale.

Notre combat est difficile et les victoires sont rares. Mais à chaque visite à Genève, nous contribuons à remettre la crise burundaise sur le devant de la scène.

Nous ne pouvons pas baisser les bras. Peu importe la longueur de la nuit le soleil finira par se lever !

Pierre-Claver MBONIMPA, Président de l’APRODH
Me Armel NIYONGERE, Président de l’ACAT-Burundi et Directeur de SOS-Torture Burundi
Me Janvier BIGIRIMANA, Secrétaire général du FOCODE
Gordien NIYUNGEKO, Secrétaire exécutif du FOCODE

 

Le journaliste a disparu en juillet 2016. Face au désarroi de sa famille et à l’inaction du gouvernement, TRIAL International a saisi les Nations Unies.

En juin 2016, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme Zeid Ra’ad Al Hussein a parlé d’ « une forte augmentation des disparitions forcées » au Burundi. Celles-ci représentent « une des nouvelles tendances très préoccupantes » émergeantes au pays.

Le rapport de l’Enquête indépendante des Nations Unies sur le Burundi (EINUB) va dans le même sens. Depuis le début de la crise en 2015, des centaines de personnes auraient disparu.

 

La souffrance des proches

C’est dans ce contexte que Jean Bigirimana a disparu. Il était journaliste de l’IWACU, un de principaux médias indépendants burundais et l’un des seuls à être encore actif au Burundi. Père de deux enfants de huit et trois ans, il a été enlevé le 22 juillet 2016 par des hommes à bord d’un pick-up qui appartiendrait au Service National de Renseignement burundais. Jean Bigirimana n’a jamais été revu depuis.

Près de 9 mois se sont écoulés et son sort demeure inconnu, ainsi que les circonstances entourant sa disparition. Cette situation engendre une souffrance profonde chez sa famille, ses amis et ses collègues.

« Les disparitions forcées sont une forme de torture psychologique pour les proches de la victime. Ils oscillent entre l’espoir et le découragement, sans moyen de tourner la page » explique Pamela Capizzi, Conseillère juridique en charge du Programme Burundi. « Les proches de Jean Bigirimana ont le droit de savoir ce qui lui est arrivé. »

 

Instruction lacunaire et impunité

Les autorités burundaises ont l’obligation de mener l’enquête sur cette disparition. Pourtant, cela n’a pas été le cas. Au vu d’une instruction lacunaire et du contexte d’impunité prévalant au Burundi, la voie de la justice internationale s’est imposée d’elle-même.

En collaboration avec le Groupe de Presse IWACU, TRIAL International a porté l’affaire à l’attention du Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires des Nations Unies (GTDFI) en août 2016. Cette procédure a pour but d’aider la famille à découvrir ce qui est arrivé à leur proche.

« La justice burundaise a le devoir de dire la vérité à la famille, à Iwacu, aux Burundais. Il y va de son honneur », conclut Antoine Kaburahe, Directeur du Groupe de Presse Iwacu. « La vérité permettrait aux proches de mettre fin à l’attente et de sortir de ce doute terrible. A ce jour, les deux enfants de notre confrère attendent toujours ‘Papa parti travailler’. C’est atroce »

 

 

TRIAL International et six ONG dénoncent le calvaire vécu par des milliers de familles de personnes disparues au Mexique qui cherchent à obtenir des aides sociales et des réparations.

En théorie, le Mexique dispose du système législatif et de toutes les institutions nécessaires pour garantir des aides sociales et des réparations aux familles de personnes disparues. Mais derrière cette façade, des milliers de familles se retrouvent seules pour affronter la disparition de leurs proches, et le bouleversement émotionnel et financier qui en découlent.

Les hommes victimes de disparitions forcées sont souvent les piliers financiers de leurs familles, aussi leur disparation est source de souffrances également pour leurs femmes et leurs enfants. Chaque disparition bouleverse donc des familles entières. La garantie d’un emploi et d’un logement est donc crucial afin qu’elles puissent continuer leurs recherches, et tout simplement pour qu’elles survivent.

 

Un labyrinthe bureaucratique inhumain

Le droit international oblige les États à accorder des réparations et des aides sociales aux familles de personnes disparues.

Mais au Mexique, celles-ci se retrouvent piégées dans un vrai labyrinthe bureaucratique. Les institutions supposées les soutenir entravent leurs démarches : les officiers sont souvent réticents ou incapables d’assister convenablement les victimes ou à leurs proches.

Pire encore, de nombreuses familles souffrent de re-victimisation, ce qui les dissuade de lutter pour leurs droits. Des épouses d’hommes disparus se sont entendues dire qu’elles devraient trouver un travail plutôt que de « mendier », puisque leurs maris ne reviendraient de toute façon pas.

Il en va de même pour des familles qui avaient demandé un suivi médical et psychologique. Cette aide leur a été refusée car elles étaient incapables de prouver le traumatisme qu’elles avaient enduré. Faux renseignements et pertes de dossiers font également partie de la liste des mauvais traitements infligés aux familles.

Pour s’en sortir, les sont parfois obligées d’avancer des frais de suivi médical, parfois au prix d’un endettement. Pour peu que les autorités mexicaines tardent à rembourser ces frais – ce qui est souvent le cas – les familles s’enfoncent dans la pauvreté, humiliées et marginalisées.

 

Les étrangers ont encore moins de droits que les autres

La situation est pire encore pour les familles qui ne vivent pas au Mexique – une situation loin d’être inhabituelle puisque les immigrés d’Amérique centrale transitent par le Mexique pour à gagner les États-Unis ou le Canada. Chaque année, des milliers d’entre eux sont victimes de disparitions forcées. Bien que les familles étrangères aient les mêmes droits que les familles mexicaines au regard de la loi, les obstacles se révèlent en pratique trop nombreux.

D’une part, les familles doivent choisir un représentant au Mexique, ce qui est parfois très difficile pour une personne résidant en-dehors du territoire mexicain. D’autre part, les familles ne peuvent pas se rendre elles-mêmes Mexique car elles n’en ont ni les moyens, ni le visa.

Les quelques personnes qui réussissent à s’enregistrer officiellement comme « victimes » devraient accéder aux aides sociales, mais elles en bénéficient rarement. Le fils de Mme E.E. a disparu au Mexique en 2011 alors qu’elle vivait au Salvador. Après 4 longues années, elle a enfin été officiellement reconnue comme victime au Mexique. Pour accéder à son suivi médical et psychologique, elle a été contrainte de se rendre au Mexique… pour s’entendre dire sur place qu’elle ne remplissait pas toutes les conditions pour y avoir droit. Renvoyée au Salvador les mains vides, elle n’a toujours pas de réponse quant au sort de son fils. Chaque jour, d’innombrables parents et frères et sœurs endurent les mêmes humiliations.

En novembre 2016, TRIAL International et six ONG ont dénoncé ces situations inhumaines au Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDF). Le rapport illustre, exemples à l’appui, les obstacles auxquels font face des milliers de familles de personnes disparues.

Le GTDFI devrait maintenant demander des explications au Mexique et émettre ses recommandations.

 

Lire le rapport complet (en espagnol)
Lire le résumé (en anglais)

En mars 2015, TRIAL et 8 associations du Mexique et de l’Amérique centrale ont présenté un rapport de suivi au Groupe de travail des Nations unies sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI) portant sur le niveau de mise en œuvre des recommandations formulées par ce dernier en 2011, à l’occasion de sa visite au Mexique.

En janvier 2016, TRIAL, la Fundación para la Justicia y el Estado democrático de derecho  et deux associations des familles des disparus d’El Salvador et Honduras ont présenté un rapport au Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDFI) portant sur les obstacles rencontrés dans la lutte pour la justice, la vérité et les réparations par les familles des disparus. Le rapport vise à illustrer les défis uniques rencontrés par les migrantes et leurs familles, en vue de l’étude thématique sur les « disparitions dans le contexte des migrations » que le GTDFI est en train de rédiger.

En octobre 2014, TRIAL et trois organisations internationales et locales ont soumis une note supplémentaire d’allégations au Rapporteur spécial sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non-répétition et au Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires afin de les mettre au courant de développements alarmants, y compris la fuite d’un criminel de guerre, liée à la réouverture automatique de procès sans détention provisoire de personnes déjà condamnées pour crimes de guerre.

En février 2014, TRIAL et une coalition de cinq associations bosniaques de proches de personnes disparues ont soumis un rapport de suivi au Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires afin d’évaluer l’état de mise en œuvre des recommandations publiées après la visite du pays et de mettre en évidence les obstacles restants auxquels les parents de personnes disparues et leurs associations font face.

Au mois de mai 2011, TRIAL a soumis une allégation générale devant le Groupe de Travail sur les disparitions forcées ou involontaires des Nations unies (GTDFI).

Au mois de mai 2011 également, TRIAL a soumis une vingtaine de dossiers individuels devant le GTDFI.

Au mois de juillet 2011, une vingtaine de nouveaux cas individuels ont été soumis au GTDFI.

Au mois de novembre 2012, un lot d’une vingtaine de nouveaux cas individuels a été soumis au GTDFI.

Le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires s’est rendu en Bosnie-Herzégovine du 14 au 21 juin afin d’y rencontrer le gouvernement, diverses instances nationales et locales, plusieurs institutions internationales, des organisations de défense des droits de l’homme et des associations de victimes. 

TRIAL, qui est à l’origine d’une allégation générale sur la Bosnie-Herzégovine qui a poussé le Groupe de travail à solliciter cette visite, a été longuement entendue par le Groupe de travail lundi 14 juin.

Lejla Mamut, représentante du Centre d’action juridique (CAJ) à Sarajevo, Gabriella Citroni, conseillère juridique, et Philip Grant, directeur du CAJ, ont rencontré les membres du Groupe de travail pour expliquer en détail les problèmes juridiques et pratiques rencontrés par les proches de victimes de disparitions forcées, quel que soit leur appartenance ethnique. Manque d’information sur les enquêtes et les recherches, absence de poursuites contre les criminels, système de réparations défaillant: près de 15 ans après la fin de la guerre, de nombreuses victimes attendent toujours que les corps de leurs proches et que justice leur soient rendus.

Le CAJ a également préparé ses associations partenaires en vue de leur propre audition par le Groupe de travail.

Ce dernier rendra un rapport circonstancié sur sa visite, ainsi que des recommandations au gouvernement bosniaque d’ici la fin de l’année. Le rapport sera ensuite discuté au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies en mars 2011. Le CAJ suivra de près les développements à venir et interviendra auprès des autorités nationales et locales pour que les recommandations du Groupe de travail soient effectivement mises en oeuvre.

Pour plus d’information

Selon son mandat, le Groupe de travail des Nations Unies sur les disparitions forcées ou involontaires (GTDF) peut transmettre aux gouvernements intéressés un résumé des allégations envoyées par les familles des personnes disparues ou par des ONG concernant les obstacles entravant l’application de la Déclaration de 1992 sur la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. Cette procédure permet aux gouvernements de commenter ces allégations s’ils le souhaitent. RTEmagicC_bosnie_1.jpg

En 1996, à l’issue de la guerre de Bosnie-Herzégovine (BiH), entre 25’000 et 30’000 personnes sont portées disparues. Plus de 15 ans plus tard, le sort de 13’000 d’entre elles est toujours inconnu, maintenant leurs proches dans un état d’angoisse et d’incertitude permanent.

De nombreux corps ont été exhumés, et un certain nombre d’initiatives judiciaires ont été entreprises. Néanmoins, d’importants obstacles se dressent toujours sur la voie d’une application pleine et entière de la Déclaration de 1992 par la Bosnie-Herzégovine. Jusqu’à ce que ces problèmes soient abordés et traités, les droits des victimes de disparitions forcées ainsi que ceux de leurs proches continueront d’être violés.

Au mois de juin 2009, TRIAL – par le biais de son Centre d’action juridique – a donc soumis au GTDF des allégations générales concernant les obstacles empêchant la mise en œuvre de la Déclaration de 1992 en BiH, en demandant au Groupe de travail de transmettre ces allégations au gouvernemant, et de l’inviter à émettre des commentaires y relatifs.

Vous trouverez plus d’informations à ce sujet en anglais sur le site internet de TRIAL.

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