Criminel de guerre à Londres : les autorités britanniques doivent réagir immédiatement

05.04.2012 ( Modifié le : 17.07.2017 )

Berne / Genève / Berlin, le 5 avril 2012

Suite au rapport publié aujourd’hui par « The Guardian », les organisations internationales de protection des droits humains la Société pour les peuples menacés (SPM), le Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits humains (ECCHR) et TRIAL (Track Impunity Always) en appellent à nouveau aux autorités britanniques pour qu’elles prennent immédiatement des mesures contre un criminel de guerre présumé. Prasanna De Silva, ancien général de l’armée sri lankaise et actuel conseiller militaire de l’ambassade sri lankaise à Londres, s’apprête à retourner au Sri Lanka.

Dans un article publié aujourd’hui, « The Guardian » fait état du refus du Bureau des affaires étrangères et du Commonwealth (FCO) britannique de déclarer De Silva, qui est accusé de participation présumée à des crimes de guerre perpétrés durant les derniers mois de la guerre civile au Sri Lanka, persona non grata.

Selon le porte-parole du gouvernement sri-lankais, De Silva sera prochainement envoyé au Sri Lanka, évitant ainsi d’être interrogé par les autoriés britanniques. Le rapport se réfère à un dossier de fond de 28 pages préparé par le Société pour les peuples menacés (SPM), avec le soutien de ECCHR et TRIAL.

La présentation de ce dossier le 24 janvier 2012 au FCO et au Premier ministre a été confirmée à « The Guardian » par le FCO. S’appuyant sur des sources fiables et faisant autorité (tel que le rapport du Panel consultatif d’experts des Nations unies), le document contient notamment des informations au sujet d’attaques menées au Nord du Sri Lanka par les troupes du général De Silva, ciblant directement la population civile et des hôpitaux. Les organisations en concluent qu’il existe des motifs suffisants pour qu’une enquête pénale soit ouverte contre M. De Silva.

SPM, ECCHR et TRIAL appellent désormais publiquement les autorités britanniques à prendre immédiatement les mesures indiquées afin d’ouvrir une enquête criminelle avant un éventuel retour de De Silva au Sri Lanka.

Au mois d’octobre 2011, le Ministère des affaires étrangères britannique avait déclaré avoir pris connaissance des accusations portées à l’encontre des troupes du général De Silva, mais qu’il ne détenait à ce stade aucune preuve concrète soutenant ces allégations. Le Ministère ajouta qu’en tant que diplomate accrédité au Royaume-Uni, M. De Silva ne pourrait y être poursuivi que lorsque son immunité lui aura été retirée.

Il est regrettable qu’au vu du dossier et après s’être entretenu avec les organisations concernées, le Ministère n’ait pris aucune mesure en vue du retrait du statut diplomatique de M. De Silva.

SPM, ECCHR et TRIAL appellent désormais publiquement les autorités britanniques à prendre immédiatement les mesures indiquées afin d’ouvrir une enquête criminelle avant un éventuel retour de De Silva au Sri Lanka.

Le gouvernement britannique a déjà exprimé sa grande préoccupation quant à l’absence d’enquête effective de la part des autorités sri lankaises concernant les nombreuses allégations crédibles de violations du droit international humanitaire et des droits humains. Le cas de M. De Silva présente une opportunité unique pour le gouvernement britannique de démontrer, au travers d’une démarche judiciaire et politique concrète, qu’il est inacceptable pour un gouvernement de garantir l’impunité à des individus suspectés de tels crimes.

Communiqué de presse commun de la Société des peuples menacés (SPM), du Centre européen pour les droits constitutionnels et les droits humains (ECCHR) et de TRIAL (Track Impunity Always).

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