Le 8 décembre 2024, après plus de cinq décennies de pouvoir du clan al-Assad, l’histoire de la Syrie a basculé en seulement une poignée de jours. Depuis l’offensive des forces anti-gouvernementales fin novembre, la progression des rebelles a été fulgurante. Une à une, des villes dont les noms résonnent dans la conscience collective, telles qu’Alep, Hama ou Homs, sont tombées aux mains de groupes armés d’opposition, suivies par la chute de Damas. Avec l’effondrement du régime, le lieu de refuge de Bachar al-Assad et de sa famille reste au cœur des questionnements, bien qu’il ait rapidement été confirmé que la Russie lui aurait octroyé l’asile politique.

Le gouvernement syrien a mis en œuvre une politique de répression qui s’est transformée en un conflit ouvert avec les Frères musulmans, devenus la principale force d’opposition à Hafez al-Assad après son arrivée au pouvoir, dès la fin des années 1970. De 1979 à 1982, le régime a affronté son avant-garde combattante. Ce conflit a été marqué par quelques évènements emblématiques, tels le massacre de la prison de Tadmor en 1980 ou la destruction de la ville de Hama en 1982. L’élection en 2001 de Bachar al-Assad, fils du président précédent, a vu naître le printemps de Damas et des espoirs de réforme. Mais à l’automne de la même année, les autorités ont réprimé le mouvement d’opposition, emprisonnant ses dirigeants et tuant plus de 3’500 personnes. Dix ans plus tard, le « printemps arabe » inspire une série de manifestations pacifiques. Sa répression meurtrière par l’appareil de sécurité syrien déclenche une guerre civile, qui a mis le pays à feu et à sang et son économie en ruines.

Rifaat al-Assad est un personnage clé dans la dynastie. Ancien Vice-président syrien et oncle du président déchu Bachar, il fait l’objet depuis 2013 d’une procédure en Suisse pour son rôle présumé en tant que commandant des « Brigades de défense » dans le tristement célèbre massacre de Hama de février 1982. Le Ministère Public de la Confédération (MPC) a émis un mandat d’arrêt international contre lui en novembre 2021. Ce mandat n’a pourtant pas empêché Rifaat al-Assad de fuir la France où il venait d’être condamné à une peine de quatre ans de prison pour une affaire de biens mal acquis. Après plus de dix ans d’enquête, le MPC a finalement déposé un acte d’accusation à son encontre en mars 2024 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Pourtant, fin novembre 2024, le Tribunal pénal fédéral (TPF) indiquait vouloir classer l’affaire au motif que l’état de santé de Rifaat al-Assad ne lui permettrait pas de se déplacer en Suisse ni d’assister à son procès. Or, même si aucune décision finale n’a été rendue pour le moment, un tel classement à ce moment charnière n’irait pas dans le sens de l’Histoire qui exige une justice pour les victimes du massacre de Hama et, plus généralement, pour le peuple syrien libéré. D’innombrables victimes attendent depuis des décennies que le régime rende des comptes.

Si Rifaat al-Assad, à l’instar du reste de la famille al-Assad, a fui sa région en Syrie ou à l’étranger, alors l’argument de sa prétendue incapacité à se déplacer ne tiendrait plus. Le moment serait de ce fait opportun de proposer des dates de procès pour juger ce dernier, mais également d’amplifier ou de renouveler les voies de diffusion du mandat d’arrêt à son encontre. Par ailleurs, cela donnerait également un nouvel élan aux enquêtes en cours dans plusieurs autres pays d’Europe, tels que la France, le Royaume-Uni ou l’Espagne, où des avoirs importants ont été saisis ces dernières années. Dans la situation actuelle, il est plus que jamais impératif qu’ils reviennent au peuple syrien.

Avec la probable fuite de nombreux alliés du régime syrien déchu, la compétence universelle devrait continuer de jouer son rôle dans cette quête de vérité et de justice d’innombrables victimes d’atrocités commises en Syrie ces dernières décennies. La Suisse pourrait être le premier pays à ouvrir un procès exemplaire contre un des membres du clan al-Assad et donc participer activement à la fin de l’impunité du régime syrien sortant.

Après 10 ans d’enquête, Rifaat al-Assad a été mis en accusation pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité le 11 mars 2024. Étant donné l’âge avancé de l’accusé et le besoin urgent de justice pour les victimes du massacre de Hama en 1982, TRIAL International a sollicité qu’un procès puisse se tenir à brève échéance. Nous insistons également sur la nécessité – pour les parties plaignantes, le public intéressé et les journalistes qui couvriront le procès – qu’un service d’interprétation soit mis en place durant l’intégralité des débats. Cette mesure est nécessaire pour assurer un accès adéquat à la justice.

 

Vous pouvez lire la lettre envoyée au Tribunal pénal fédéral ici :

 

A l’attention des magistrat·e·s en charge de la procédure dirigée contre Rifaat al-Assad – Tenue du procès et interprétation

Mesdames, Messieurs les Juges fédéraux,

Le 12 mars 2024, le Ministère public de la Confédération a publié un communiqué de presse informant de la mise en accusation de Rifaat al-Assad pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Nous comprenons de cette information que le Tribunal pénal fédéral est aujourd’hui saisi du dossier.

 

I/ Sur la nécessité d’un audiencement sans délai de ce procès

Aux termes de l’art. 330 al. 1 CPP, lorsqu’il y a lieu d’entrer en matière sur l’accusation, la direction de la procédure prend sans retard les dispositions nécessaires pour procéder aux débats. C’est à ce titre d’abord que nous nous permettons de vous écrire.

En effet, nous tenons par la présente à rappeler l’urgence de la tenue de ce procès étant donné l’âge de l’accusé d’une part, le besoin de justice des parties plaignantes ainsi que de la communauté syrienne dans son ensemble d’autre part.

Les faits dont est saisi votre Tribunal constituent le point de départ de décennies d’une dictature sanglante et barbare, et d’une répression sans limites de la part du gouvernement syrien – dirigé par Hafez al-Assad puis par Bachar al-Assad, l’actuel Président – à l’encontre de son peuple. Vous connaissez comme nous la violence inouïe dont a fait preuve le régime al-Assad dans l’histoire syrienne récente et jusqu’à ce jour encore.

Dans ce contexte, le massacre survenu à Hama en février 1982 – soit il y a plus de 40 ans – constitue un traumatisme profond ancré au sein de la population syrienne, tant il démontre la violence dont était capable le régime. Les événements de Hama ont en outre ouvert la voie à de nombreux autres événements répressifs de la part de l’appareil étatique. Cela en toute impunité !

C’est ainsi qu’au-delà du procès d’un homme, les débats qui occuperont votre tribunal auront une valeur hautement symbolique pour les Syrien·ne·s qui se battent sans relâche pour que justice soit rendue aux innombrables victimes du massacre de Hama et, plus généralement, d’atrocités commises par le régime al-Assad. Ce procès sera évidemment aussi l’occasion tant attendue pour les parties plaignantes impliquées de se faire entendre par votre Tribunal.

Cela étant, avec les précitées, nous craignons que la procédure ne soit clôturée prématurément du fait d’un éventuel décès de l’accusé, étant précisé que Rifaat al-Assad est aujourd’hui âgé de 86 ans.

Comme vous le savez, un tel événement est malheureusement survenu dans une autre procédure fondée sur la compétence universelle, concernant cette fois l’Algérie et, plus précisément, Khaled Nezzar, lequel est décédé en fin d’année 2023 alors que devait se tenir son procès en Suisse pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Nous considérons qu’il est dès lors capital que le procès de Rifaat al-Assad puisse se tenir et cela à brève échéance. Pour les raisons évoquées ici, nous souhaiterions respectueusement inviter votre Tribunal à envisager la possibilité de conserver les dates arrêtées pour le procès de Khaled Nezzar (du 17 juin au 19 juillet 2024) afin d’y juger Rifaat al-Assad en lieu et place.

La suggestion d’un procès en juin 2024 – justifiée à tous égards de même que pragmatique – aurait, selon nous, l’avantage d’offrir aux parties plaignantes, ainsi qu’à toutes les victimes du régime syrien, l’espoir d’obtenir les réponses judiciaires qu’elles attendent depuis des décennies.

Nous avons de ce fait bon espoir que votre Tribunal saura donner une suite favorable à cette proposition.

 

II/ Sur l’importance d’une interprétation intégrale des débats

Sur un autre thème non moins important, vous n’êtes pas sans savoir qu’en janvier et mars 2024, le procès de l’ancien ministre de l’Intérieur gambien, Ousman Sonko, s’est tenu au sein de votre Tribunal. Si le verdict n’a pas encore été prononcé, le temps est déjà venu – du moins pour notre organisation – de dresser le bilan de ce procès, qui a été le second de l’histoire judiciaire suisse à juger des crimes contre l’humanité sur la base de la compétence universelle.

À ce titre – et indépendamment du verdict à venir – force est de constater qu’il n’a malheureusement pas su répondre à toutes les attentes, ni eu les effets escomptés par les plaignant·e·s, la société civile gambienne, ni d’ailleurs par l’accusé lui-même, du fait d’une interprétation lacunaire des débats. En particulier, ni les questions préjudicielles ni les plaidoiries finales n’ont fait l’objet d’une interprétation en faveur du public.

Comme vous l’avez compris, le procès de Rifaat al-Assad concentrera énormément d’attention et d’attentes tant au sein de la diaspora syrienne qu’en Syrie et il nous paraît crucial qu’une interprétation intégrale des débats, du français vers l’arabe et inversement, soit mise à la disposition des parties et du public, ainsi que des journalistes et de la société civile qui y assisteront.
Vous savez sûrement qu’en Europe, plusieurs procès de compétence universelle ont d’ores et déjà permis de faire la lumière sur nombre d’atrocités commises en Syrie.

Très récemment, les juridictions néerlandaises nous paraissent avoir montré l’exemple en proposant un service d’interprétation intégral vers l’arabe en faveur du public présent au procès de Mustafa A. (Liwa Al-Quds) ainsi qu’une retransmission en livestreaming de celui-ci.

Quelques années auparavant, les juridictions allemandes ont, quant à elles, fait face à certaines critiques liées au manque d’interprétation durant le procès Al-Khatib (ou procès de Koblence), lequel constituait le premier procès de compétence universelle au monde concernant des exactions commises en Syrie. En effet, durant ce procès – même si certains journalistes accrédités avaient eu accès à un service de traduction sur injonction de la Cour constitutionnelle fédérale – l’absence d’interprétation pour le public présent durant les débats a été perçue comme un échec, puisqu’elle a empêché les principaux et principales intéressé·e·s – en Syrie et dans la diaspora – et la communauté internationale, d’en saisir avec précision la teneur, et ce malgré leur importance historique.

Lesdites critiques ont d’ailleurs mené le législateur allemand à revoir profondément son droit national. En effet, une réforme du Code des crimes contre le droit international est en cours en Allemagne afin de permettre à des journalistes ne maitrisant pas la langue de recourir à des services d’interprétation mis à disposition par les tribunaux. Cette réforme est le signe que le législateur allemand tend à promouvoir et à accorder davantage de considération aux questions de dissémination des informations relatives aux procès de droit pénal international.

Notre organisation est certaine que la mise à disposition d’un tel service durant le procès dirigé contre Rifaat al-Assad sera à même de répondre aux attentes des victimes syriennes et du public non francophone intéressé, de même qu’il contribuera à donner une dimension concrète à l’application de la compétence universelle.

En effet, une interprétation intégrale du procès matérialisera l’idée – déjà bien admise au sein des États qui ont adopté ce principe dans leur droit interne – selon laquelle la lutte contre l’impunité n’a pas de frontière et que l’ensemble de la communauté internationale est concerné lorsqu’il s’agit de crimes portant atteinte à l’humanité dans son ensemble.

Si nécessaire, notre organisation se tient à la disposition de votre Tribunal pour échanger sur les mesures concrètes qui pourraient être envisagées afin de permettre de répondre au mieux à l’impératif de publicité des débats dont il est question.

En espérant que vous saurez donner la suite qu’il convient à la présente, nous vous prions de croire, Mesdames, Messieurs les juges fédéraux, à l’expression de nos salutations distinguées.

(Genève, 12 mars 2024) – L’ancien vice-président syrien Rifaat al-Assad sera jugé en Suisse pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Le Ministère public de la Confédération (MPC) l’accuse d’avoir ordonné des meurtres, des actes de torture, des traitements cruels et des détentions illégales perpétrés en février 1982 dans la ville de Hama, en Syrie. Avec la présente inculpation, les victimes peuvent enfin espérer que justice soit faite. Rifaat al-Assad, l’oncle de l’actuel président syrien Bachar al-Assad, sera l’un des plus hauts responsables gouvernementaux à être jugé pour des crimes internationaux sur la base du principe de compétence universelle.

Rifaat al-Assad, commandant des « Brigades de défense » syriennes dans les années 1980.

Après avoir lancé un mandat d’arrêt international contre Rifaat al-Assad en novembre 2021, le MPC l’a mis en accusation le 11 mars 2024 pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La procédure concerne les crimes de guerre massifs commis dans la ville de Hama, en Syrie, en février 1982 par les « brigades de défense ». Le siège et l’assaut de la ville, qui ont duré trois semaines, ont entraîné la mort de 10’000 à 40’000 personnes, dont un grand nombre de civils, ainsi que de nombreux actes de torture, des violences sexuelles et des disparitions forcées. À l’époque, Rifaat al-Assad était le commandant de ces brigades de défense, le vice-président de la Syrie, ainsi que le chef des opérations à Hama.

« Au début, je ne pouvais même pas rêver que Rifaat al-Assad soit jugé. L’acte d’accusation montre que des personnes aussi puissantes peuvent être traduites en justice et je veux que tout le monde sache ce que le régime al-Assad a fait au peuple syrien. Mon combat est celui de tous les Syrien·ne·s», a déclaré une des trois personnes qui se sont portées parties plaignantes dans l’affaire. Elle exprime ainsi les émotions de tou·te·s les survivant·es du massacre, qui attendent ce moment depuis plus de 40 ans.

En 2013, TRIAL International a déposé une dénonciation pénale en Suisse contre Rifaat al-Assad, qui a rapidement conduit à l’ouverture d’une enquête officielle. Depuis, l’accusé, qui résidait en France, a toujours refusé de témoigner devant les autorités de poursuite suisses, sous divers prétextes. Il s’est enfui en Syrie en octobre 2021, pour échapper à une condamnation à 4 ans de prison prononcée par la justice française pour divers délits financiers, mais aussi à son audition prochaine par le MPC, qui était sur le point d’être organisée, sur la base d’une demande d’entraide judiciaire adressée par la Suisse à la France.

Philip Grant, Directeur Exécutif de TRIAL International, a salué la mise en accusation historique d’une personnalité aussi éminente : « C’est un pas de plus vers la justice pour le peuple syrien ! Cette affaire, ainsi que d’autres procédures de haute importance, notamment en Allemagne et en France, met en cause la responsabilité des plus hauts responsables syriens et contribue fortement à faire la lumière sur les crimes commis par le clan al-Assad contre son propre peuple au cours des dernières décennies. »

L’enquête criminelle et le procès à venir contre celui qu’on appelle aussi « le boucher de Hama », sont possibles grâce à l’application du principe de compétence universelle, qui permet aux états d’enquêter et de poursuivre des personnes soupçonnées d’avoir commis des crimes internationaux, indépendamment du lieu où les crimes ont été commis et de la nationalité des personnes suspectes ou des victimes.

TRIAL International rappelle aux autorités suisses que le temps presse et joue contre la justice, puisque Rifaat al-Assad vieillit. Plus de 40 ans après le massacre de Hama, son procès doit avoir lieu le plus tôt possible, indépendamment du fait que Rifaat al-Assad décidera très probablement de ne pas assister à son propre procès.

Il y a dix ans, jour pour jour, le Ministère public de la Confédération (MPC) ouvrait une enquête pénale pour crimes de guerre à l’encontre de l’ancien vice-président syrien Rifaat al-Assad. Une plainte pénale avait été déposée par TRIAL International quelques jours auparavant, alors que M. al-Assad était présent en Suisse. Tout au long de ces années, TRIAL International a continué à soutenir les parties plaignantes dans leur quête de justice.

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Philip Grant, Directeur de TRIAL International, assis dans le même fauteuil de l’hôtel genevois, dans lequel Mr. al-Assad a été vu en décembre 2013, tenant la photo de ce dernier prise il y a dix ans.

Depuis décembre 2013, Rifaat al-Assad fait l’objet d’une enquête pour son rôle présumé dans les massacres commis dans la ville syrienne de Hama en février 1982 par les « Brigades de défense », qu’il commandait à l’époque. Aux côtés de l’armée régulière syrienne, les troupes de Rifaat al-Assad sont soupçonnées d’avoir participé au siège et à l’assaut de la ville, qui en trois semaines ont fait entre 10 000 et 40 000 morts, principalement des civils. Des exécutions, des disparitions forcées, des viols et des tortures ont été commis à une échelle inimaginable. Des quartiers entiers ont été détruits pendant l’attaque.

L’enquête pénale contre le « boucher de Hama » repose sur le principe de compétence universelle, qui permet aux États d’enquêter et de poursuivre des personnes soupçonnées de crimes internationaux, quels que soient le lieu où ils ont été commis et la nationalité des suspects ou des victimes.

L’OAG n’a brièvement interrogé M. al-Assad qu’une seule fois, en septembre 2015, alors qu’il était de nouveau présent en Suisse. Après plus de trois décennies d’exil, principalement en France, Rifaat al-Assad est retourné en Syrie en octobre 2021, sous la protection de son neveu, Bachar al-Assad. Le mandat d’arrêt international émis par le Ministère public suisse contre Rifaat al-Assad n’a été rendu public que le 16 août 2023.

Après tant d’années et une procédure sinueuse, les victimes attendent toujours que la lumière soit faite sur les crimes commis à Hama par le régime syrien contre son propre peuple. Le massacre qui a eu lieu en 1982 est gravé dans l’esprit des gens comme un moment marquant de l’histoire récente de la Syrie. L’absence de responsabilité pour les crimes passés a alimenté la brutalité du régime al-Assad, dont la violence depuis le début de la révolution a déjà été qualifiée de crimes contre l’humanité par un tribunal allemand.

Les trois parties plaignantes dans cette affaire attendent avec impatience le dépôt d’un acte d’accusation et l’ouverture d’un procès. TRIAL International demande instamment aux autorités suisses d’accélérer la procédure judiciaire, car toute justice différée équivaut à un déni de justice. M. al-Assad étant désormais âgé de 85 ans, tout retard supplémentaire risque de priver les victimes de leur droit à la justice.

Le procès éventuel de M. al-Assad en Suisse serait une première. Il est rare que des responsables de si haut rang soient jugés pour des crimes internationaux sur la base du principe de compétence universelle. Il enverrait un message fort selon lequel les personnes au pouvoir en Syrie, même lorsqu’elles s’appellent al-Assad, ne sont pas hors de portée de la justice.