Entre discrimination et empouvoirement : récit d’une défenseuse des droits humains en RDC

10.10.2018 ( Modifié le : 19.12.2018 )

Que signifie être une femme en République démocratique du Congo ? A quoi ressemble le quotidien d’une défenseuse des droits humains ? Notre collègue Ghislaine Bisimwa narre son quotidien à Bukavu, la capitale du sud Kivu.

La situation dans l’est de la RDC est tendue en cette période pré-électorale. Ces tensions s’ajoutent à des difficultés structurelles : pour une grande partie de la population, l’accès à l’alimentation, à la santé, à l’éducation ou même à l’eau potable et l’électricité est difficile.

Dans les quartiers les plus reculés de Bukavu, l’insécurité bat son plein. Et les femmes et les fillettes en sont les premières victimes. Elles sont exposées au viol, par exemple quand elles vont chercher de l’eau à la tombée de la nuit.

 

Des inégalités structurelles entretenues par des stéréotypes rétrogrades

Les inégalités de genre et les discriminations envers les femmes sont partout. La femme congolaise a intégré dès son plus jeune âge qu’elle vaut moins que l’homme. Des coutumes et stéréotypes rétrogrades persistent et continuent de priver les femmes de l’accès à la santé, à la scolarité, voire à leur héritage.

Parlant des droits civils et politiques, la population a été éduquée à ne pas faire confiance à une femme. Même lorsque l’une d’elle essaye de se présenter aux élections ou à un poste important, elle est souvent découragée et par ses paires et par les hommes.

 

Les femmes s’ouvrent plus facilement face à une autre femme

Dans mon travail, être une femme a aussi des avantages. Mes relations avec les victimes sont facilitées, surtout celles qui ont subi des violences sexuelles et basées sur le genre, qui sont pour la plupart des femmes. Dans notre travail de documentation, par exemple, elles s’ouvrent plus facilement. Parfois elles utilisent même des propos qui touchent à leur intimité, qu’elles n’auraient pas utilisé en face de l’homme.

C’est la partie de mon travail qui me plait le plus : Dans la phase de préparation des procès, quand les victimes se confient à moi, je cultive l’espoir qu’elles seront bientôt rétablie dans leurs droits.

 

 

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