Journée internationale des droits de l’homme : ne baissons pas les bras !

08.12.2016

Un op-ed de Giorgio Malinverni

La journée internationale des droits de l’homme est célébrée au terme d’une rude année pour la justice internationale. Malgré ces revers, nous devons continuer de croire que les droits humains – et le droit à la justice en particulier – sont à portée de main.

Depuis plus d’un demi-siècle, le 10 décembre est une journée importante pour tous les défenseurs des droits humains. A travers le monde, d’innombrables militants, juristes, politiciens et membres de la société civile réaffirment leur engagement pour que tous jouissent des libertés fondamentales.

L’accès à la justice fait partie des droits inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, dont nous fêtons aujourd’hui l’adoption. En effet, sans justice, comment veiller à l’application des autres droits ? Comment entendre et reconnaître les victimes ? Et comment punir les auteurs pour éviter de nouvelles violations ?

Mais nous assistons actuellement à un affaiblissement de la lutte contre l’impunité : certains Etats quittent la CPI ou la désavouent publiquement ; la CEDH fait face à des résistances similaires. Certains Etats se réfugient dans des programmes politiques qui prônent l’entre-soi et le retour à l’Etat tout-puissant.

Un recul passager ne doit toutefois pas cacher un mouvement de fond

Dans ce climat morose, il est tentant de voir l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme comme un état de grâce révolu. Mais souvenons-nous que cette période de progrès historiques est survenue au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. D’autres avancées dans la protection des droits humains se sont produites en réaction à des épisodes d’une cruauté innommable.

Cela montre d’une part que le passé n’est pas aussi rose qu’il n’y paraît, et d’autre part que des avancées spectaculaires peuvent suivre les périodes les plus décourageantes.

Par ailleurs, les revers occasionnels ne doivent pas nous faire oublier que le mouvement contre l’impunité n’a cessé de prendre de l’ampleur. Jamais les ONG n’ont été aussi nombreuses à dénoncer les abus ; tous les jours, des femmes et des hommes courageux défendent leurs droits et ceux des autres.

En tant que militants des droits humains, ne cédons pas au pessimisme. Même si la route est tortueuse, profitons de cette journée internationale pour réaffirmer notre confiance en l’avenir des droits humains et de la lutte contre l’impunité.

 Ancien juge à la Cour européenne des droits de l’homme, Giorgio Malinverni est président de TRIAL International depuis 2012.