Justice pour les victimes de torture et de disparitions forcées au Kenya

06.05.2013 ( Modifié le : 13.07.2017 )

Les 15 et 16 mai prochains, le Comité des Nations unies contre la torture (CAT) examinera la situation des droits de l’homme au Kenya relatif à la prohibition de la torture. Pour ce faire, TRIAL (association suisse contre l’impunité) a soumis un rapport alternatif au CAT soulignant les principales lacunes du Kenya relatives à la mise en oeuvre de la Convention contre la torture et exprimant ses inquiétudes par rapport à l’impunité dont jouissent les auteurs de violations graves commises dans le cadre d’une opération de sécurité en 2008 dans la région du Mont Elgon.

À la fin 2012, le Kenya a soumis au Comité contre la torture son deuxième rapport périodique sur les mesures prises par les autorités nationales afin de donner suite à la Convention contre la torture. Les 15 et 16 mai prochains, une délégation du Kenya sera présente à Genève pour prendre partie à un dialogue interactif avec les experts indépendants du CAT à propos de de la mise en œuvre de la Convention au Kenya.

À cette occasion TRIAL, en partenariat avec l’ONG locale Western Kenya Human Rights Watch (WKHRW), a rédigé et soumis au CAT un rapport alternatif qui met en évidence les principales faiblesses du cadre législatif national kenyan relatif à l’interdiction de la torture et des disparitions forcées; l’absence d’enquêtes et de sanctionnes contre les responsables de ces crimes; l’absence d’une législation adéquate relative à la juridiction universelle; et le manque de protection et de réparations pour les victimes et leurs proches.

Une partie de l’analyse effectuée par TRIAL et WKHRW se concentre sur les violations massives des droits de l’homme (incluant notamment la torture systématique et les disparitions forcées) commises lors de l’opération Okoa Maisha menée conjointement par la police et l’armée du pays en mars et avril 2008, dans la région du Mont Elgon. Le rapport alternatif dénonce l’impunité persistante et complète des responsables de ces violations ainsi que la situation tragique des familles des centaines de victimes qui n’ont pas les moyens pour faire la lumière sur la disparition de leurs proches, vivre leur deuil et obtenir justice et réparation pour leurs souffrances.

À la fin du mois, le CAT publiera ses observations finales et ses recommandations qui constitueront un plan d’action pour les autorités kenyanes afin que ces dernières puissent se conformer aux obligations internationales qui leur incombent en vertu de la Convention contre la torture.

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