Torture du militant politique « Kurt »

03.06.2016 ( Modifié le : 21.08.2017 )

Kurt (pseudonyme) était un membre actif de l’opposition. Il a été arrêté chez lui au petit matin par une quinzaine de policiers en 2007. Emmené au poste, ceux-ci souhaitaient que Kurt témoigne contre l’ancien président de son parti et reconnaisse avoir lui-même tenté de déstabiliser le parti au pouvoir – ce qui n’était aucunement le cas.

Comme Kurt continuait de nier ces faits, les agents l’ont roué de coups pendant quatre heures, ne s’arrêtant que pour l’interroger davantage. Après des heures de tortures, de menaces et d’humiliation, Kurt a « reconnu » les faits allégués. Suite à sa déclaration, il a été emprisonné dans des conditions déplorables : contraint de dormir à même le sol, privé d’eau de nourriture et d’accès aux toilettes, et régulièrement frappé sur tout le corps. Kurt a dû partager sa cellule avec une trentaine d’autres détenus, sans possibilité de communiquer avec l’extérieur – et donc de prévenir sa famille ou de se pourvoir d’un avocat.

Remis en liberté provisoire quelques mois plus tard, Kurt a immédiatement informé les autorités des violences qu’il avait subi. Les Nations unies et plusieurs ONG de défense des droits humains sont intervenus en sa faveur, mais rien n’y a fait : cinq ans après les fait, aucune enquête n’avait vu le jour.

C’est pourquoi Kurt, avec le soutien de TRIAL, a déposé en 2012 une plainte aux Nations unies, dénonçant le manquement de autorités à leurs obligations internationales et leur responsabilité dans les tortures subies par Kurt.

En novembre 2016, les Nations unies ont reconnu la violation des droits de la victime. Le Burundi n’a pas encore mis en oeuvre leurs recommandations.

 

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