« J’ai été arrêté en pleine rue, sans aucune raison »

03.06.2016 ( Modifié le : 20.02.2017 )

Claude (nom d’emprunt) a été arrêté en pleine rue par des agents de l’Etat burundais. Sans explications, ceux-ci l’ont simplement menacé d’une arme et ordonné de les suivre, lui confisquant les clés de son véhicule.

Ceux-ci ont tout fait pendant son interrogatoire pour lui faire « reconnaître » des faits imaginaires : coups sur tout le corps avec des bâtons et des fils de fer, suspension par les bras, dents cassées… Le supplice de Claude a duré des heures. Comble de l’horreur, un tortionnaire le filmait tout du long.

Aculé au mur et dans un état critique, la victime a accepté de signer une déclaration préalablement préparée par ses bourreaux.

Mais cette « confession » a mené à de nouvelles violations de ses droits : Claude a en effet été détenu les sept jours suivants dans une cellule bondée et sans hygiène, sans pouvoir entrer en contact avec sa famille ou un avocat. Ses proches ont appris son sort dans les médias.

Cinq mois se sont encore écoulés avant qu’il ne soit entendu par un juge, qui a ordonné sa libération faute de preuves de sa culpabilité.

 

Procédure

Claude a tenté par tous les moyens de saisir la justice burundaise, sans succès. Ni un certificat médical attestant des tortures subies, ni l’intervention d’organisations de droits humains et des représentants des Nations Unies n’ont fait bougé les autorités.

En décembre 2011, Claude a porté l’affaire au niveau international avec l’aide de TRIAL International. Ensemble, ils ont saisi les Nations Unies, leur demandant de se prononcer sur la torture et la détention arbitraire de Claude. En cas de succès, le gouvernement burundais serait mis face à ses obligations de poursuivre les coupables et de verser des réparations à la victime pour les dommages subis. La procédure est en cours.

 

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