Le respect du droit international doit redevenir une priorité !
La justice et le droit international, longtemps tenus pour acquis, figurent désormais – juste après les civil·e·s – parmi les premières victimes de la multiplication des conflits et de la banalisation de l’impunité. Au cours des prochaines années, TRIAL International placera la lutte contre les doubles standards et pour une justice équitable au cœur de sa mission. C’est pourquoi, en mai, nous avons déposé deux dénonciations auprès des autorités suisses pour qu’elles examinent la conformité des activités de la très controversée Gaza Humanitarian Foundation, basée à Genève, avec le droit suisse et le droit international humanitaire.
Malheureusement, la hausse des besoins ne s’accompagne pas d’une hausse des soutiens. Aux États-Unis, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Suède, aux Pays-Bas et même en Suisse, les gouvernements réduisent ou suspendent leur appui aux ONG et à la coopération internationale. Partout, les priorités budgétaires se déplacent vers la sécurité ou les intérêts nationaux, au détriment de l’aide internationale. En République démocratique du Congo, alors que la situation sur le terrain s’est fortement dégradée depuis le début d’année, de nombreuses ONG, dont TRIAL International, subissent des baisses de financement. Dans le même temps, plusieurs défenseur·e·s des droits humains que nous accompagnons sont aujourd’hui menacé·e·s de mort par d’anciens responsables que nous avons contribué à faire condamner et qui ont profité de la crise sécuritaire pour s’évader. En Ukraine et en Bosnie-Herzégovine, l’incertitude financière compromet directement la continuité de notre action. Nos interventions se retrouvent menacées, alors que les violations et les besoins ne cessent de croître.
TRIAL International continuera malgré tout à combattre l’impunité. Le droit demeure l’un des derniers remparts contre l’arbitraire. En 2024, forts de votre soutien, nous avons accompagné plus de 5’000 victimes de crimes internationaux, grâce à des équipes et des partenaires engagé·e·s, mais notre action dépend encore largement des financements publics, qui ont représenté près de 70 % de notre budget l’an dernier : la crise actuelle montre toute la fragilité de ce modèle. Dans ce contexte, votre soutien n’a jamais été aussi crucial.
En 2024, nous avons lancé un programme ambitieux en Ukraine et renforcé nos efforts pour rendre responsables les acteurs militaires et de sécurité privés, souvent présents dans les conflits, mais rarement inquiétés. Nous avons poursuivi notre travail de fond en RDC et en Bosnie-Herzégovine. Nous avons aussi contribué à des avancées historiques, comme le procès d’un ancien ministre gambien condamné pour crimes contre l’humanité à Bellinzone, une étape décisive pour la justice internationale en Suisse.
Mais nous ne pouvons pas agir seul·e·s.
Dans un monde où les droits humains ne vont plus de soi, votre soutien devient essentiel. Chaque don permet de poursuivre une enquête, d’accompagner une victime, de porter plainte, de former un·e avocat·e local·e, de rappeler qu’aucune entreprise ou aucun responsable politique ne peut se placer au-dessus des lois.
Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de vous pour que la justice progresse là où elle est la plus menacée. Votre soutien est décisif pour que les victimes ne soient pas oubliées et que la justice soit la même pour toutes et tous.
Avec toute notre gratitude,
Philip Grant
Directeur Exécutif
P.S. : Veuillez trouver sous ce lien notre dernier Rapport d’activité pour en savoir plus sur notre travail. Nos victoires sont aussi les vôtres, continuez à nous aider cette année 2025 !