Rached Jaïdane: victime de torture

17.05.2016 ( Modifié le : 24.10.2018 )

Rached Jaïdane

Suspecté à tort de fomenter un attentat contre le parti au pouvoir, Rached Jaïdane, ancien opposant politique, a été arrêté en 1993 en Tunisie.

Coups de poings, de pieds et de matraques sur tout le corps, supplice dit « du poulet rôti », sévices sexuels, électrocutions, supplice de la baignoire, arrachage des ongles et écrasement des doigts ne font partie des nombreux sévices infligés à Rached Jaïdane durant sa détention. Il n’a été libéré qu’en février 2006, après 13 années de torture et de mauvais traitements dans les prisons tunisiennes.

Quelques années plus tard, Rached Jaïdane a entamé bien des démarches pour obtenir justice. Il s’est tourné vers la justice nationale en 2011. Bien que sa plainte ait mené à l’ouverture d’un procès, le verdict rendu en 2015 a anéanti tous ses espoirs : tous les accusés ont été acquittés, à l’exception de l’ex-président Ben Ali, condamné à cinq ans d’emprisonnement – peine qu’il n’a jamais purgé.

En janvier 2015, TRIAL International et ACAT-France ont alors soumis une plainte au nom de Rached Jaïdane au Comité contre la torture des Nations unies. Les deux ONG demandent une nouvelle enquête sur les tortures auxquels Rached Jaïdane a été soumis, ainsi qu’une réparation appropriée. L’affaire est actuellement pendante.

« Il est grand temps de mettre un terme à l’impunité et de répondre aux attentes crées par la Révolution. La construction d’un Etat fondé sur le droit implique que des enquêtes sur les graves violations des droits humains soient effectuées diligemment, que des procès soient conduits avec sérieux et impartialité et que justice soit rendue à Rached Jaïdane ainsi qu’aux nombreuses autres victimes », a insisté Philip Grant, le directeur de TRIAL International.

Communiqué de presse conjoint ACAT-France et TRIAL International :

http://www.acatfrance.fr/actualite/proces-pour-la-torture-de-rached-jaidane—une-parodie-de-justice

 

Le 4 octobre 2018, à Tunis, s’est ouverte la première audience dans le cadre du processus de justice transitionnelle pour l’affaire Jaïdane. En raison d’un mouvement des magistrats, la chambre a dû prononcer le report de l’audience après 45 minutes d’échanges introductifs alors même que 5 accusés étaient présents.

 

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