Après 24 ans, la famille d’une victime peut enfin regarder vers l’avenir

06.02.2017

Il aura fallu des années de lobbying et une décision des Nations Unies pour qu’Alma M. puisse faire valoir ses droits, et recevoir une reconnaissance concrète de ses souffrances.

Qu’y-a-t-il de pire que la disparition forcée d’un être aimé ? Que cette situation soit suivie de vingt ans d’incertitude, et du sentiment d’être abandonnée par les autorités. C’est ce qu’a vécu Alma M. (pseudonyme) en Bosnie-Herzégovine.

Son mari a été victime de disparition forcée alors qu’il était militaire. Sa famille l’a vu pour la dernière fois en août 1992. Ils n’ont jamais su ce qui lui était arrivé. Maintenant, leur droit à des compensations a enfin été reconnu.

Pour la première fois depuis plus de 20 ans, Alma M. a reçu l’allocation des familles de disparus. Le terme d’une bataille juridique longue et ardue.

 

Des obsèques et des dédommagements financiers

Cela faisait des années qu’Alma M. se heurtait à une bureaucratie kafkaïenne quand elle a sollicité l’aide de TRIAL. Ensemble, ils ont porté l’affaire devant le Comité des droits de l’homme de l’ONU (CDH).

En 2015, le Comité a recommandé à la Bosnie-Herzégovine d’établir la vérité sur la disparition du mari d’Alma, de dédommager son épouse convenablement et de mener les coupables en justice. Malheureusement, les décisions du CDH ne sont pas juridiquement contraignantes (on parle d’ailleurs de « recommandations »). Des démarches de lobbying auprès du gouvernement bosnien ont donc continué pendant des mois. TRIAL est resté aux côtés d’Alma M. tout au long de ces démarches.

Progressivement, la vie de la veuve s’est améliorée. L’année dernière, le corps de son mari a été trouvé près de Sarajevo. Des obsèques dignes de ce nom ont enfin été organisées, offrant à sa famille un lieu de recueillement.

L’allocation mensuelle à laquelle ont droit les familles des personnes disparues est une reconnaissance concrète des injustices que la famille a endurées. Celle-ci permettra à Alma M. de se sortir d’une situation financière précaire.

 

Décisions des Nations Unies : des tigres de papier ?

Les mesures dont a bénéficié Alma M. sont un grand pas un avant, mais la bataille n’est pas terminée. En effet, le Comité a recommandé son dédommagement, mais aussi que les assassins de son mari soient portés devant la justice. Or, ils courent aujourd’hui dans la plus totale impunité.

TRIAL international enjoint la Bosnie-Herzégovine à mettre en œuvre toutes les recommandations du CDH, non seulement dans le cas d’Alma M., mais aussi des onze autres familles qui attendent de voir ces mesures se concrétiser.

En savoir plus sur le travail de TRIAL pour la mise en œuvre des décisions du CDH.

 

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