Garantir l’accès à la justice aux victimes burundaises de torture

13.02.2019

Ayant subi d’ignobles actes de torture en 2015, Gabriel garde espoir de voir un jour ses droits reconnus.

Gabriel (nom d’emprunt) est l’une des nombreuses victimes de tortures aux mains d’agents étatiques burundais depuis le début de la crise politique.

À l’origine de son interpellation, un attentat en 2015 visant une haute personnalité burundaise. Suite à un contrôle d’identité, et sans autre motif que son appartenance à l’ancienne armée régulière, Gabriel a été arrêté en pleine rue par un groupe de policiers avant d’être emmené dans un des nombreux cachots de Bujumbura.

Sur place, Gabriel a été soumis à plusieurs interrogatoires portant sur son implication dans l’attentat en question. Tout au long de ces interrogatoires et tandis qu’il niait les faits reprochés, Gabriel était violemment passé à tabac. Ne supportant plus la douleur causée par ces coups répétés, Gabriel a fini par « avouer » les accusations à son encontre.

Après l’obtention de ces « aveux », Gabriel a été détenu en isolement pendant plusieurs semaines. Il ne s’est pas vu informé de ses droits et n’a pas pu bénéficier d’une aide juridique. Sa famille n’a pas été notifiée de son emprisonnement et il n’a pas non plus pu s’entretenir avec elle. En outre, durant cette période, Gabriel n’a bénéficié d’aucune attention médicale, nonobstant d’importantes séquelles de torture.

 

Après plusieurs années, les faits restent impunis

Les exactions dont Gabriel a été victime ont été ignorées par les autorités burundaises, malgré plusieurs dénonciations de la victime.

Ainsi, plusieurs années après les faits, aucune enquête n’a été ouverte pour établir ce qu’il s’est véritablement passé, et aucun acte d’investigation n’a été entrepris. En conséquence, les bourreaux de Gabriel n’ont pas été identifiés et les faits entourant sa torture demeurent impunis.

 

Saisine d’une instance internationale

Au vu de l’inertie de la justice nationale, et pour que l’État burundais respecte ses obligations internationales vis-à-vis de Gabriel, TRIAL International a saisi une instance internationale. Ceci est d’autant plus important que son cas est loin d’être isolé : une reconnaissance de ses droits au niveau international pourrait ouvrir la voie à de nombreuses autres victimes de torture.

La procédure est en cours.

 

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