Roger Lumbala Tshitenga

Roger Lumbala Tshitenga est un ressortissant congolais et un ancien dirigeant du groupe armé non étatique du Rassemblement congolais pour la démocratie nationale (RCD-N). Ce groupe armé a opéré dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) de 2000 à 2003. Lumbala a également occupé le poste de ministre du commerce du gouvernement congolais entre 2003 et 2005.

En novembre 2023, Lumbala, qui est en détention provisoire en France depuis son arrestation en 2020 à Paris, a été mis en examen pour complicité de crimes contre l’humanité commis en RDC, notamment pour meurtre, torture, viol, pillage et réduction en esclavage, y compris l’esclavage sexuel, ainsi que pour conspiration en vue de commettre des crimes contre l’humanité. Le RCD-N et ses alliés auraient commis ces atrocités au cours d’une opération militaire appelée « Effacer le tableau » dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri. Lumbala aurait ordonné et fourni aux troupes du RCD-N de s’en prendre violemment à la population civile dans le cadre de l’opération visant à prendre le contrôle de zones riches en ressources dans l’est de la RDC.

CONTEXTE HISTORIQUE

Dans le contexte de la deuxième guerre du Congo (1998-2003), au cours des derniers mois de 2002, le RCD-N et les groupes armés alliés ont mené une campagne d’attaques systématiques contre la population civile résidant dans les deux provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. L’opération visait à permettre au RCD-N de contrôler les zones détenues par le groupe rival, le Rassemblement congolais pour la démocratie-Mouvement de libération (RCD-ML), en particulier la ville de Mambasa et les ressources naturelles de l’Ituri et du Nord-Kivu. Le RCD-N a baptisé l’opération « Effacer le tableau » car le modus operandi de ses troupes consistait à attaquer la population civile et à détruire tout ce qui avait de la valeur à ses yeux. Pour le seul mois d’octobre 2002, l’ONU a rapporté un total de 173 meurtres en seulement 17 jours. Parmi les autres incidents documentés figurent le viol généralisé de femmes et de jeunes filles, des dizaines de cas de traitements cruels et inhumains, de travail forcé et de disparitions forcées, ainsi que le pillage systématique des structures sociales de la région.