« Les violences sexuelles ne sont pas inévitables »

24.11.2016

La journée internationale contre les violences faites aux femmes, célébrée le 25 novembre, met en lumière le fléau des violences sexuelles. Seule une justice forte pourra jouer un rôle dissuasif et mettre un terme à ces atrocités.

Des dizaines de femmes brûlées vives après avoir été violées au Soudan du Sud. Plus de 1 500 femmes et fillettes Yazidi encore prisonnières de Daesh. Près de 70 accusations de violences sexuelles en 2015 contre des Casques Bleus, supposés protéger les populations civiles.

En cette journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, le bilan est glaçant. De la Colombie à la République Démocratique du Congo, les récits de violences sexuelles sont innombrables. Et pourtant, seule une infime proportion de victimes ose dénoncer ces abus, ce qui laisse imaginer l’ampleur réelle du phénomène.

Certes, les violences sexuelles peuvent également être commises contre les garçons et les hommes. Mais la prévalence de ces crimes envers les femmes pendant les conflits armés mérite une attention particulière.

 

Paix et justice sont intimement liées

Trop souvent, les violences sexuelles sont perçues comme un corollaire regrettable mais inévitable des conflits armés. C’est faux : les violences sexuelles, comme les autres crimes, peuvent reculer si la justice joue son rôle dissuasif. « L’impunité quasi-totale des violeurs constitue une des principales causes de la récurrence de ces crimes et fragilise les efforts/processus de réconciliation. Il existe donc un lien étroit entre justice et paix durable. » explique Lucie Canal, conseillère juridique experte sur les violences sexuelles.

Tous nos efforts doivent dès lors converger pour construire une justice forte : des lois qui punissent toutes les formes de violences sexuelles, des enquêtes performantes, des procureurs et des juges sensibles au trauma des victimes, et des réparations adéquates effectivement versées à ces dernières.

 

Le mouvement est en marche  

Ces dernières années, une prise de conscience croissante a émergé à l’échelle internationale. Nous devons pour cela rendre hommage au courage des victimes qui refusent de s’enterrer dans la honte et le silence, et à l’infatigable activisme des défenseurs des droits humains.

La reconnaissance d’un droit à la justice pour les victimes de violences sexuelles s’est progressivement affirmée. « La condamnation de Jean-Pierre Bemba par la Cour pénale internationale (CPI), en août 2016, pour viol en tant que crime de guerre et crime contre l’humanité, est une des plus récentes illustrations. Le développement d’outils tels que le Protocole international relatif aux enquêtes sur les violences sexuelles dans les situations de conflit est un autre exemple. », dit Lucie Canal.

Le mouvement contre les violences sexuelles est en marche. Poursuivons nos efforts et appelons à une action internationale renforcée pour garantir enfin le droit de toutes les victimes à la justice.

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