Sonja Maeder Morvant : « La politisation de dossiers pénaux peut arriver partout »

17.10.2019

Sonja Maeder-Morvant a rejoint le Comité de TRIAL International en mai 2019. Avocate au Barreau de Genève, elle se spécialise dans les crimes économiques et l’entraide internationale en matière pénale.

Sonja Maeder Morvant ©TRIAL International

Quel a été votre parcours avant d’arriver au Comité de TRIAL International ?

Je suis née en Allemagne et ai fait toute ma scolarité en Suisse. Je me suis ensuite installée à Genève pour faire mes études de droit, c’est d’ailleurs là que j’ai rencontré Philip Grant pour la première fois ! Depuis, j’ai principalement fait ma carrière à Genève : après avoir passé le Barreau, puis être restée un peu moins d’une année au Ministère public de la Confédération,  je me suis progressivement spécialisée dans les affaires de crimes économiques : responsabilité des entreprises, blanchiment d’argent, corruption, etc.

Après m’être mise à mon compte, j’ai souhaité renouer avec mes premiers amours, les droits humains. C’est à ce moment-là que j’ai appris que TRIAL International cherchait à renouveler son Comité.

 

Que saviez-vous de l’organisation alors ?

Comme mentionné, j’ai connu Philip Grant pendant nos études à la Geneva Academy. A l’époque, j’avais même contribué à la base de données Trial Watch, mon mémoire portant sur la loi d’amnistie en Sierra Leone.

Depuis, je suivais de loin ce que faisais TRIAL International. Même de l’extérieur, j’admirais qu’une petite organisation partie de rien obtienne de tels résultats. Avec beaucoup de patience et peu de moyen, elle s’est imposée sur la scène de la société civile genevoise.

 

Quel aspect du travail de TRIAL International vous parle le plus ?

En tant qu’avocate, le côté concret de sa mission me plait. Mener des enquêtes, engager des poursuites, obtenir des décisions concrètes… cela me parle plus que la rédaction de rapports et le renforcement des capacités, même si ces aspects sont importants aussi.

Parmi les crimes dont traite TRIAL, je suis particulièrement intéressée par la défense des droits des femmes et la lutte contre les violences sexuelles.

 

A votre avis, quel est le plus gros défi de la lutte contre l’impunité ?

Sans hésiter, les interférences politiques dans les procédures juridiques. Quand des dossiers juridiquement forts, qui objectivement auraient de bonnes chances de succès, s’enlisent et ne mènent à rien…. C’est incroyablement frustrant. Et pourtant cela peut arriver dans le monde entier, parfois d’une manière flagrante et parfois de façon plus subtile.

 

Que pensez-vous apporter au sein du Comité de TRIAL International ?

J’espère que mon expérience pratique sera utile à l’organisation, par exemple auprès des autorités de poursuite ou la gestion de dossiers pénaux comportant une dimension internationale. Enfin, j’espère renforcer les liens entre l’organisation et l’ordre des avocats.

 

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