Burundi : la société civile tire la sonnette d’alarme

16.05.2017 ( Modifié le : 18.05.2017 )

Quatre représentants d’ONG burundaises étaient de passage à Genève. Pour TRIAL International, Pierre-Claver MBONIMPA (Président de l’APRODH), Me Armel NIYONGERE (Président de l’ACAT-Burundi et Directeur de SOS-Torture Burundi), Me Janvier BIGIRIMANA (Secrétaire général du FOCODE) et Gordien NIYUNGEKO (Secrétaire exécutif du FOCODE) ont fait le point sur une situation bien sombre de leur pays.

C’est un plaisir d’être à Genève et de rencontrer personnellement nos partenaires, dont TRIAL International. Nous sommes en Suisse pour faire part au Groupe de travail sur les disparitions forcées ou involontaires de la situation alarmante au Burundi, notamment des cas documentés par nos organisations. Mais les rencontres avec d’autres acteurs-clés de la communauté internationale sont tout aussi importantes : nous avons besoin de partenaires et d’interlocuteurs institutionnels pour relayer notre lutte.

Nous sommes très satisfaits qu’une Commission d’enquête ait été constituée par les Nations Unies. Son existence prouve l’existence d’un problème de fond que les autorités burundaises s’obstinent à nier.

Le refus de notre gouvernement de coopérer avec la communauté internationale est un aveu de faiblesse et de leur manque d’arguments. Cela prouve aussi que les dirigeants craignent les conséquences de leurs actes !

 

Des conditions difficiles

Aujourd’hui, nous vivons tous en exil. Les premiers mois de la crise, nous restions sur place pour dénoncer les abus. Mais en tant que figures connues de de la société civile, nous étions dans la ligne de mire du gouvernement. L’étau se resserrait et nous avons dû fuir avec nos familles.

De nombreux défenseurs des droits humains vivent encore au Burundi. Ils sont moins clairement identifiés par le gouvernement, mais restent très exposés. Nous sommes en contact quotidien avec eux, notamment via WhatsApp et d’autres réseaux sociaux.

En tant qu’exilés, notre rôle est d’amasser des preuves et de témoigner. Comme nous sommes hors du pays, nous pouvons voyager librement pour alerter la communauté internationale.

Notre combat est difficile et les victoires sont rares. Mais à chaque visite à Genève, nous contribuons à remettre la crise burundaise sur le devant de la scène.

Nous ne pouvons pas baisser les bras. Peu importe la longueur de la nuit le soleil finira par se lever !

Pierre-Claver MBONIMPA, Président de l’APRODH
Me Armel NIYONGERE, Président de l’ACAT-Burundi et Directeur de SOS-Torture Burundi
Me Janvier BIGIRIMANA, Secrétaire général du FOCODE
Gordien NIYUNGEKO, Secrétaire exécutif du FOCODE

 

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