Contexte
Bien que la guerre civile ait pris fin en 2006, les crimes de masse sont toujours une réalité au Burundi – particulièrement depuis la crise politique de 2015. Les faiblesses du système judiciaire, le climat d’impunité et la crainte de représailles sont les principaux obstacles qui empêchent l’accès des victimes à leurs droits. TRIAL International soutient celles-ci dans leur quête de justice depuis 2011.
Depuis son indépendance en 1962, le Burundi a connu plusieurs coups d’État et de violents affrontements entre la majorité hutu et la minorité tutsi. L’assassinat du premier président démocratiquement élu, Melchior Ndadaye, en 1993, a déclenché une guerre civile qui a duré jusqu’en 2006 et coûté la vie à 300’000 civils.
En 2000, un cessez-le-feu avait été signé entre le gouvernement et les principaux groupes rebelles. Malheureusement, le refus de deux factions hutu de respecter le processus de paix a entraîné une escalade de la violence. En 2006, le dernier groupe rebelle actif – les Forces Nationales de Libération, ou FNL – a signé un accord avec le gouvernement, mettant ainsi officiellement fin à la guerre civile au Burundi.
En 2015, le pays a sombré dans un nouveau cycle de violence lorsque le président Pierre Nkurunziza a refusé de céder le pouvoir. Depuis lors, le parti au pouvoir a imposé une véritable répression contre les médias indépendants, les militants, les opposants politiques et les défenseurs des droits humains. La vie quotidienne des burundais reste teintée de détresse et de crainte. Cette « crise normalisée » a conduit les Nations Unies à établir une Commission d’enquête qui, depuis 2016, documente les violations massives des droits humains dans ce pays. La Cour pénale internationale a également ouvert une enquête en 2017.