Gambie : vers une action en justice contre les auteurs des crimes de l’ère Jammeh

29.11.2021 ( Modifié le : 14.02.2022 )

Onze organisations, dont TRIAL International, se félicitent de la présentation le 25 novembre 2021 du rapport de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations (TRRC) en Gambie, qui recommande la poursuite des présumés responsables des violations des droits humains survenues sous la présidence de Yahya Jammeh (1994-2017).

La TRRC et les familles des victimes à la caserne de Yundum où les corps de sept soldats assassinés ont été exhumés. © Jason Florio/ TRIAL International

Dans une déclaration publique, la TRRC a indiqué qu’elle avait identifié les noms des personnes dont elle recommandait les poursuites « expressément dans les sections pertinentes du rapport ». Bien qu’elle ne les ait pas nommés aujourd’hui, il y a très peu de doute que Yahya Jammeh était en tête de cette liste, ont déclaré les organisations.

Les témoins qui ont comparu devant la TRRC, y compris d’anciens auteurs directs, ont lié Jammeh au meurtre et à la torture d’un grand nombre d’opposants politiques, à l’assassinat de plus de 50 migrants ouest-africains, à des « chasses aux sorcières » au cours desquelles des centaines de personnes ont été détenues arbitrairement, et à un programme de traitement fictif qui obligeait les Gambiens séropositifs à renoncer à leurs traitements et à se soumettre aux soins personnels de Jammeh. Des survivants et d’anciens collaborateurs ont également décrit comment Jammeh violait et agressait sexuellement les femmes qui lui étaient amenées.

 

Et maintenant?

Selon la loi constitutive de la TRRC, le président doit, dans un délai de 30 jours, transmettre le rapport complet à l’Assemblée nationale et aux Nations-Unies, et des résumés du rapport doivent être mis à disposition du public. Dans les six mois, le gouvernement doit publier un livre blanc contenant le plan qu’il propose pour la mise en œuvre des recommandations de la Commission. Les 11 organisations ont toutefois exhorté le gouvernement de publier les résumés et de commencer à mettre en œuvre les recommandations immédiatement.

Depuis 2017, Jammeh vit en exil en Guinée Equatoriale où il est protégé malgré les obligations internationales de la Guinée Equatoriale en vertu de la Convention des Nations-Unies contre la Torture. Les organisations ont exprimé l’espoir que d’autres pays dont les citoyens ont été tués par le régime de Jammeh se joindront à la Gambie pour demander la traduction de Jammeh devant un tribunal compétent.

Lire le communiqué de presse

 

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