Révocation du statut diplomatique d’un Sri Lankais soupçonné de crimes de guerre

30.10.2011 ( Modifié le : 31.10.2019 )

Berne/Genève/Berlin, 13.09.2011

Selon des informations parues dans les médias aujourd’hui, Jagath Dias, ancien général sri lankais soupçonné d’avoir commis des crimes de guerre, s’est vu retirer son statut de diplomate. La société pour les peuples menacés (SPM), TRIAL (association suisse contre l’impunité) et ECCHR (European Center for Constitutional and Human Rights) saluent cette décision. Les associations de défense des droits de l’homme maintiennent cependant leur revendication première: Jagath Dias doit être traduit en justice. Pour rappel, la SPM et TRIAL avaient déposé en Suisse une dénonciation pénale à son encontre.

M. Dias est ambassadeur adjoint du Sri Lanka auprès de la Suisse, de l’Allemagne et du Vatican. Il lui est reproché d’avoir commis des crimes de guerre lors de la dernière phase du conflit sri lankais, alors qu’il était l’un des généraux qui commandaient l’offensive sur le terrain.  En janvier 2011, ECCHR a présenté un rapport détaillant ces accusations. Ce rapport expose en particulier les attaques perpétrées par la 57ème division aux ordres de Jagath Dias contre la population civile dans les zones protégées ainsi que contre des hôpitaux, des installations humanitaires et des sites religieux. En janvier 2011, la SPM et TRIAL ont pour la première fois requis du Conseil fédéral qu’il prenne des mesures contre M. Dias. Cette demande a été renouvelée à plusieurs reprises. En août 2011, une dénonciation pénale a été finalement été déposée contre lui.

Un premier pas dans la lutte contre l’impunité

Selon les informations parues dans les médias aujourd’hui, M. Dias aurait déjà été renvoyé. Ceci ferait suite à l’annonce par les autorités suisses que des mesures ont été prises contre lui. L’intervention des trois organisations non gouvernementales aura ainsi mené au retrait du statut diplomatique de M. Dias. Les organisations invitent maintenant le Ministère public de la Confédération à vérifier la présence de Jagath Dias et à se tenir prêt à délivrer un mandat d’arrêt s’il venait à entrer sur territoire suisse.

La SPM, TRIAL et ECCHR invitent également le gouvernement suisse à prendre au sérieux les allégations de crimes internationaux lors de l’examen de requêtes de visas du personnel diplomatique. Lorsqu’aucune enquête impartiale n’a encore été diligentée, les dossiers devraient également être confiés aux autorités de poursuites pénales. Un autre cas comme celui de M. Dias, où l’octroi d’un visa diplomatique a vraisemblablement empêché qu’une poursuite pénale ne soit diligentée, ne doit plus se représenter.

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