Burundi : en finir avec l’impunité pour les crimes de torture

21.10.2019

Quatre ans après avoir subi de graves tortures, Miriam en porte toujours les séquelles psychologiques. De plus, les autorités burundaises n’ont jamais enquêté sur ces crimes et ses tortionnaires jouissent ainsi d’une impunité totale.

Miriam a été placée en garde à vue pendant une dizaine de jours, au cours desquels son droit à l’attention médicale lui a été nié. ©ThomasMartin

En décembre 2015, des attaques commises par des personnes armées non identifiées sur des bases militaires ont provoqué une vague de répression de la part des forces de l’ordre burundaises. Les plus touchés par cette répression ont été les opposants au gouvernement.

Miriam (nom d’emprunt) était membre d’un parti de l’opposition au Burundi. Au lendemain des attaques, et sans aucune autorisation, des militaires se sont présentés à son domicile pour effectuer une fouille. Lors de cette fouille, l’un d’entre eux a « trouvé » une arme, dont Miriam a nié connaître la provenance.

Malgré ses protestations, Miriam a été embarquée par les militaires puis remise à un groupe de policiers qui l’ont passée à tabac avec une matraque et menacée de mort. Elle a ensuite été placée en garde à vue pendant une dizaine de jours, au cours desquels son droit à l’attention médicale et son droit de s’entretenir avec sa famille et un avocat lui ont été systématiquement niés. Elle a ensuite été conduite devant les autorités judiciaires, où elle a été interrogée et placée en détention préventive.

Le procès de Miriam s’est soldé par une lourde condamnation pour détention illégale d’armes à feu, et ce malgré le fait qu’elle ait continuellement nié connaître la provenance de l’arme prétendument « trouvée » à son domicile.

 

Des faits dénoncés, mais toujours pas reconnus

Miriam a dénoncé les tortures subies à plusieurs reprises. Cependant, aucune investigation n’a été entreprise par les autorités burundaises pour reconnaître ces actes ou en identifier les responsables. Presque quatre ans plus tard, Miriam continue de souffrir des séquelles psychologiques de ces violations.

Vu l’impunité totale dont bénéficient ses tortionnaires, il n’est pas exclu qu’un jour, Miriam ou ses proches fassent l’objet de représailles. Tenant compte de cette situation et face aux obstacles de la justice nationale, TRIAL International a porté l’affaire devant une instance internationale. Elle demande, d’une part, que des mesures de protection lui soient accordées et d’autre part, que l’affaire de Miriam soit enquêtée et les responsables, sanctionnés.

 

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