Qu’est-ce que le génocide ?

Le terme de génocide a été inventé en 1944 par l’avocat polonais Raphaël Lemkin pour décrire le meurtre systématique par les Nazis des Juifs européens et membres d’autres groupes. Selon cet homme, le génocide constitue « un plan coordonné d’actions différentes qui tendent à détruire les fondations essentielles de la vie des groupes nationaux, dans le but de détruire ces groupes mêmes ».

Le crime de génocide équivaut à une attaque à l’encontre de la diversité humaine perpétrée contre certains groupes humains dans l’intention d’en détruire l’existence même. Il s’agit de l’une des plus graves atteintes à l’intégrité morale et physique des individus et des sociétés.

« Le crime des crimes »

En 1948, choquée par l’ampleur de la violence et des atrocités perpétrées pendant la Seconde Guerre mondiale, la communauté internationale a adopté la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, aux termes de laquelle le génocide s’entend de l’un des actes suivants, commis dans l’intention de détruire tout ou partie d’un groupe :

  • meurtre de membres du groupe
  • atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe
  • soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle
  • mesures visant à entraver les naissances au sein du groupe
  • transfert forcé d’enfants du groupe à un autre groupe

« Le génocide constitue le crime des crimes et la chambre décidera de la peine en conséquence. » (Jugement de l’affaire Kambanda, Tribunal pénal international pour le Rwanda)

La même Convention qualifie le génocide de crime international. Non seulement elle proscrit tous les actes de génocide, mais elle érige aussi en crime :

  • l’entente en vue de commettre le génocide
  • l’incitation directe et publique à commettre le génocide
  • la tentative de génocide et la complicité dans le génocide

Plus de 140 pays ont ratifié ce texte, s’engageant ainsi à empêcher les actes de génocide et à arrêter et poursuivre en justice tout individu soupçonné de génocide sur leur territoire.

Depuis les années 1990, la communauté internationale a intensifié ses efforts dans la lutte contre l’impunité pour les responsables de génocide, en créant plusieurs tribunaux internationaux, notamment le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie, le Tribunal pénal international pour le Rwanda (1994) et la Cour pénale internationale. Bon nombre d’États ont également adopté des lois permettant aux tribunaux de poursuivre et punir les responsables de génocide, comme l’illustre l’affaire d’Efraín Ríos Montt, premier ancien chef d’État à être jugé pour génocide devant un tribunal national.

Malgré ces mesures, le génocide est loin d’être éradiqué et des milliers de victimes attendent encore d’obtenir réparation. Selon les sources, on estime qu’entre 80 et 250 millions de personnes ont été victimes d’un génocide au cours du vingtième siècle.

EASTERN BOSNIA - JULY 2001: Individual graves are easy to dig up. You need two workers, one shovel and a pickaxe. Forensics and anthropologists then collect the bones and pack them into white, plastic bags. With mass graves things are more complicated. They're often situated in natural caves, and, after were thrown in, the Serbian army would drop in grenades, mortar shells, explosives to destroy the evidence. During the war in Bosnia I never saw an explosion of mortar shell that killed tens of people; I never saw when sniper bullet hit a woman crossing the road.; I was either just behind the corner or I was laying on the ground; looking for shelter.; During the war I wasn’t photographer; I was 15 when war ended. But I was raised in war. And that is something that will always be in the back of my brain. Every time I press the shutter it recalls things I saw in war but didn’t photographed. I was news myself and now I photograph other people being news. After war ended journalists went away and suddenly Bosnia was gone from the cover pages and TV. I looked around and felt that they went too early; abandoned the subject whilst it was still hot; it was so many things going on and far most important there was a Life going on; difficult but worth living and photographing. So I spent 4 years photographing the Aftermath of Bosnian war for independence. I went to the sites of the mass executions where tens of thousands of Bosnians found their end. There is between 25000 and 30000 missing Bosnians. Numbers are still not final. Most of missing were killed in manhunt that came after the fall of “safe UN zones” like Srebrenica. Most of them were civilians.

TRIAL International s’engage contre le génocide

Bon nombre d’États continuent de tolérer des auteurs de génocide sur leur territoire, alors que d’innombrables victimes attendent toujours d’obtenir justice et réparation. C’est pourquoi TRIAL International adopte une double approche pour lutter contre cette pratique.

Aider les victimes

TRIAL International offre une assistance juridique gratuite aux victimes en soumettant leurs affaires aux organes régionaux et internationaux de défense des droits humains, comme le Comité des droits de l’homme des Nations unies et la Cour européenne des droits de l’homme. L’organisation œuvre aussi pour que les décisions rendues par les juridictions nationales soient appliquées, afin que les victimes puissent obtenir réparation et tourner la page.

Juger les responsables

Contrairement à d’autres violations des droits humains, les crimes de guerre n’engagent pas la responsabilité de l’État mais la responsabilité pénale d’individus, ce qui signifie que les auteurs de ces agissements peuvent être jugés et tenus pour personnellement responsables.

TRIAL International introduit des requêtes contre les auteurs de génocide, que ce soit dans le pays où ce crime a été commis ou dans un pays tiers (par exemple, l’État d’origine du responsable ou de la victime, ou si celui-ci peut exercer la compétence universelle dans une affaire), en exploitant tous les moyens juridiques pour faire traduire ces personnes en justice.