Au Népal, les formations reprennent sous de strictes précautions sanitaires

06.10.2020

Les mesures de lutte contre la pandémie se sont légèrement assouplies au Népal, permettant au partenaire local de TRIAL International, le Human Rights and Justice Centre (HRJC) de reprendre ses sessions de formation des défenseurs des droits humains.

Lors de cette première session de formation en présentiel, toutes les mesures sanitaires ont été appliquées pour protéger les organisateurs et les participants. © TRIAL International / HRJC

Après plusieurs mois de travail à distance, le HRJC a tenu sa première session de formation en personne les 28 et 29 septembre 2020. Dans le cadre d’un projet financé par l’Union européenne, trois hommes et une femme ont été formés à la documentation des crimes de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires.

La session, qui aurait du avoir lieu en mars dernier, a été reportée en raison de la propagation de la COVID-19. Bien que le format en ligne ait été envisagé, il a finalement été décidé que les sessions en personne donneraient de meilleurs résultats.

« La présence physique a non seulement aidé à créer un lien entre les participants, mais a également facilité la transmission des connaissances par le formateur », a expliqué Salina Kafle, qui a organisé la session pour le HRJC. « Étant donné les problèmes du réseau Internet au Népal, seule la présence physique permet aux participants de contribuer aussi activement et librement.»

Un choix qui a porté ses fruits : les participants ont exprimé 83% de satisfaction et de pertinence de la session dans leurs travaux futurs. Toutes les mesures sanitaires ont été appliquées pour protéger les organisateurs et les participants.

 

Un accompagnement personnalisé sur le long terme

La formation visait à renforcer les connaissances des participants sur chacune des étapes et stratégies de la documentation de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires au Népal, pour que celle-ci soit conforme aux normes internationales.

Cette première session plénière marque le début d’un programme d’accompagnement de six mois pendant lequel chaque participant documentera un cas réel de disparition forcée ou d’exécution extrajudiciaire. « J’ai souvent documenté des affaires dans ma carrière, mais après cette session, je constate que j’en écartais de nombreux aspects importants », a analysé un participant, Sanjeev Shah.

Pour une représentation optimale, les stagiaires venaient de divers districts du Népal et trois d’entre eux appartenaient à des groupes autochtones ou minoritaires traditionnellement sous-représentés.

 

Outils concrets et missions pratiques

Le premier jour, les stagiaires ont appris à planifier leurs missions de documentation, en remplissant des modèles de fiches de collecte d’informations, de plans et de rapports de mission. La deuxième journée s’est concentrée sur l’évaluation et la gestion des risques. Comme exercice pratique, chaque participant a développé un protocole de sécurité pour sa prochaine mission de documentation. « Contrairement aux autres formations à court terme, dans celle-ci, nous ‘travaillons en apprenant’ et ‘apprenons en travaillant’- un excellent moyen de s’améliorer », a déclaré Matrika Prasad Khanal, une participante.

Après la documentation complète des cas, le HRJC et TRIAL International les analyseront et chercheront, le cas échéant, à les porter devant les tribunaux à l’avenir.

« Nous espérons que la situation se normalisera progressivement et que nous pourrons reprendre nos missions d’enquête sur le terrain. Pour de nombreuses victimes, les derniers mois ont encore retardé leur quête de justice : leur aspiration en est d’autant plus forte », conclut Salina Kafle.

 

Cette formation est financée par l’Union européenne sous la coordination de TRIAL International, et a été menée en partenariat étroit avec son partenaire local, le Human Rights and Justice Centre.

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