Retrait de la Cour pénale internationale : l’inquiétante déclaration de Kinshasa

17.09.2018 ( Modifié le : 26.09.2018 )

Dans un communiqué du 15 septembre 2018, le gouvernement congolais a laissé entendre qu’il « n’excluait pas » de se retirer de la juridiction de la Cour pénale internationale (CPI). Un scénario très alarmant dont les victimes seraient les premières perdantes.

TRIAL International est vivement préoccupée par la menace des autorités congolaises de se retirer du Statut de Rome de la CPI. Alléguant que « certains gouvernements exerçaient des pressions sur les juges », le gouvernement pourrait se retirer du premier organe permanent compétent pour juger les crimes les plus graves.

 

Une collaboration qui renforçait l’image de la CPI

En avril 2004, la République démocratique du Congo (RDC) a été le premier pays à référer la situation dans son propre pays à la Cour pénale internationale. Depuis lors, plusieurs dossiers concernant des crimes commis en RDC ont fait l’objet d’enquêtes et de poursuites devant la Cour.

Cette collaboration entre la RDC et la CPI jusqu’à présent renforçait la crédibilité de la Cour et confirmait l’engagement du gouvernement congolais contre l’impunité de ses dirigeants. La récente déclaration des autorités congolaises semble aller à contre-courant de ses positions et envoie un message extrêmement inquiétant.

 

Certains crimes pourraient rester impunis

« Si les menaces de Kinshasa étaient suivies par un retrait effectif de la RDC du Statut de Rome de la CPI, le vrai perdant serait le peuple congolais, et indirectement la communauté internationale dans son ensemble. » explique Daniele Perissi, responsable du programme RDC à TRIAL International. « Cela signifierait que certains crimes, dont la RDC ne pourrait ou ne voudrait pas poursuivre les auteurs présumés, pourraient tout simplement demeurer impunis. »

L’exemple du Burundi démontre à quel point le retrait de la CPI est un pas vers l’isolement international et un rejet des principes fondamentaux de la lutte contre l’impunité. Il serait fort malheureux que la RDC emprunte la même voie dans une période aussi cruciale pour l’affirmation de sa bonne gouvernance. Le pays se prépare en effet à élire son nouveau président – une campagne sous haute tension surveillée de près par la communauté internationale.

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