


La Cour fédérale de justice allemande a annoncé le 29 novembre 2024 avoir rejeté le recours d’un ancien membre d’un escadron de la mort gambien, qui avait été condamné à la prison à perpétuité il y a un an, pour sa participation à deux meurtres et trois tentatives de meurtre, constitutifs de crimes contre l’humanité. Il s’agissait du premier procès dans l’histoire qui s’est tenu sur la base du principe de la compétence universelle pour juger les crimes internationaux commis sous l’ancien Président gambien Yahya Jammeh.


Bai L., ancien membre de l’unité paramilitaire connue sous le nom de « Junglers », créée par l’ancien Président gambien Yahya Jammeh, a été condamné à la prison à perpétuité par un tribunal allemand pour deux meurtres et une tentative de meurtre constitutifs de crimes contre l’humanité. Il s’agit du premier procès qui s’est tenu sur la base de la compétence universelle pour juger les crimes commis sous la présidence de M. Jammeh. Le jugement revêt une signification majeure, non seulement pour les quatre parties plaignantes au procès, mais également pour l’ensemble des victimes et survivant·e·s de ces crimes.

Un citoyen ghanéen qui a survécu au massacre d’environ 59 migrants originaires d’Afrique de l’Ouest par un escadron de la mort paramilitaire, en juillet 2005, en Gambie va témoigner devant une cour le 19 janvier 2023 dans la ville allemande de Celle, ont annoncé aujourd’hui ANEKED, Human Rights Watch, la Commission Internationale de Juristes, la Fondation Solo Sandeng et TRIAL International. L’escadron de la mort aurait été mis en place par l’ancien président gambien Yahya Jammeh. Le procès est celui de Bai L. qui est accusé d’avoir été impliqué dans les meurtres.

Une femme qui a survécu à l’assassinat de Deyda Hydara, journaliste et rédacteur en chef d’un journal gambien renommé, a témoigné les 6 et 7 octobre 2022 dans la ville allemande de Celle lors du procès de Bai L., un homme prétendument impliqué dans l’assassinat.

L’ouverture du premier procès de compétence universelle en Allemagne pour les graves crimes commis en Gambie est une étape majeure pour la justice, ont déclaré aujourd’hui Human Rights Watch, la Commission Internationale de Juristes, Reporters sans frontières et TRIAL International. Une Foire aux Questions sur le procès, qui s’ouvre le 25 avril 2022, a été publiée par la coalition d’ONG et une séance d’information se tiendra le 21 avril.
Une avancée majeure pour les victimes d’abus commis sous le régime de Yahya Jammeh

La mise en accusation en Allemagne, annoncée le 03.03.2022, d’un ancien membre présumé de « l’escadron de la mort » gambien soupçonné de crimes contre l’humanité est une étape importante pour les victimes gambiennes et la justice internationale, ont déclaré aujourd’hui TRIAL International et la Commission internationale des juristes.

La session de la Commission Vérité, Réconciliation et Réparations sur le massacre de 59 migrant.e.s originaires de huit pays d’Afrique de l’Ouest s’est achevée le 11 mars 2021 en Gambie. Les témoignages qui se sont succédés ces dernières semaines ont révélé de nouveaux éléments, mais aussi confirmé des informations existantes, renforçant encore les liens entre l’ancien président Yahya Jammeh et ces meurtres. Human Rights Watch et TRIAL International soutiennent le processus visant à garantir que l’ancien président – en exil en Guinée équatoriale depuis son départ de la Gambie en janvier 2017 – soit amené à répondre de ses actes.

Les familles de plus de 50 migrants d’Afrique de l’Ouest tués en Gambie et au Sénégal il y a 15 ans n’ont pas encore appris toute la vérité ni obtenu justice, ont déclaré aujourd’hui 11 organisations de défense des droits humains. Alors qu’il est de plus en plus évident que les meurtres ont été perpétrés par des membres des forces de sécurité gambiennes agissant sur ordre du président Yahya Jammeh, les groupes ont appelé à une enquête internationale sur le massacre.